Raphaël et Julien se sont engagés sur le Rhône dimanche, à la recherche de prises intéressantes. Aux alentours de 17 h 30, quelque chose accroche leur hameçon au sud de Lyon. Raphaël raconte : « C’était lourd, usant. Le poisson se défendait et nous obligeait à le suivre en bateau pour ne pas le lâcher. » Après plus de 35 minutes d’un long combat dans des conditions venteuses, le « monstre » émerge à la surface.

Les deux amis n’en reviennent pas : le silure qu’ils viennent de remonter est énorme. Le poisson est mesuré à 2m51 et pèse plus de 110 kg. Les mêmes mensurations que le spécimen remonté des eaux le 10 août entre Chavanay (Loire) et Condrieu (Rhône). Est-ce le même animal ? Impossible de répondre avec précision, mais les grands silures sont nombreux à hanter notre fleuve.

Gros poisson, gros moyens

Pour attraper un poisson de ce volume, vaut mieux être bien préparé. Raphaël et Julien étaient équipés pour cette prise avec du matériel solide. Leur bateau, de 5 mètres de long et de 2 mètres large, est assez étroit pour naviguer aisément sur le Rhône, mais assez robuste pour écarter tout risque de chavirage.

Les deux pêcheurs ont opté pour des triples hameçons plombés d’une vingtaine de centimètres. Et les deux amis maîtrisent également des techniques de pêche adaptées, comme « l’animation en dents de scie ».

Raphaël explique : « On lance la ligne vers la bordure du fleuve, l’hameçon touche le fond, on le remonte et on recommence. Cette technique est plutôt efficace ».

C’est une prise historique pour les deux amis, qui se félicitent des réactions suscitées par leur exploit.

Le « Graal » des pêcheurs

Introduit en 1956 dans un étang de l’Ain, le silure n’a pas tardé à s’installer dans les fleuves et rivières français. Sa présence et sa popularité grandissante ont vite intéressé les pêcheurs, en quête de défis. Car le silure n’est pas un poisson comme les autres.

Considéré comme le plus gros poisson d’eau douce d’Europe, le poisson mesure en général 1m50 de long, et son poids varie de 50 à 150 kg. Une sacrée bête, respectée des pêcheurs, que tous espèrent avoir la chance de le sortir de l’eau un jour.