Publié le
19 août 2025 à 6h04
Un sentiment de dépossession, une respiration qui s’accélère, le cœur qui bat la chamade… Le milieu aquatique engendre parfois des réactions d’angoisse. Lesquelles se transforment, dans la pire des situations, au décès. Pour les sauveteurs, chaque geste est épié de telle sorte à évaluer les risques. Près des bassins aménagés dans la Seine, à Paris, les agents en jaune et rouge portent un regard attentif à ces comportements. Car, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la noyade correspond à une « insuffisance respiratoire résultant de la submersion ou de l’immersion en milieu liquide ».
Des interventions dans la Seine
Parmi les quatre stades de noyade asphyxique, l’une d’entre elles est de plus en plus observée : l’aquastress. D’après une classification de l’Institut de veille sanitaire (InVS), cet état se traduit par « une hyperventilation, une tachycardie, des tremblements et pas d’inhalation liquidienne ». Interrogée au bord du site à Bercy (12e), la surveillante Léa Catania assure ne pas avoir été confrontée à ce type de détresse. En revanche, pour certains de ses collègues, une intervention a été nécessaire.
« Cela arrive souvent avec des gens qui ne savent pas bien nager, qui ne sont pas habitués à ce niveau de profondeur ou qui ne s’attendent pas aux courants »
Léa Catania
Surveillante aquatique des sites de baignade dans la Seine
Avec un fond estimé à cinq mètres, la Seine offre un environnement « plus incertain » que les piscines. « Le fait de ne pas voir le fond peut également être source d’angoisse », relate Léa Catania.
Si le stress provoqué par ces facteurs s’avère « impressionnant », il aboutit sporadiquement à une noyade mortelle. Un phénomène davantage présent dans le milieu océanique, où les forts courants peuvent emporter les baigneurs, remarque Santé Publique France. Mais le phénomène peut également se dérouler dans des plans d’eau, a priori moins exposés au danger.
L’importance de la prévention
Pour les autorités, la prévention s’avère ainsi fondamentale pour conjurer l’aquastress. Au bord du plus grand bassin du site de Bercy, les quatre surveillants observent attentivement les mouvements des nageurs. « On voit très vite qui sont les personnes à l’aise et celles qui peinent », note Léa Catania. Un test de quelques longueurs est administré aux « baigneurs à risque », indique-t-elle. L’évaluation peut conduire à une demande de sortie du bassin, en cas d’échec.
Cet exercice réalisé in situ s’accompagne d’un nécessaire port de bouée jaune. Peu esthétique, cet objet gonflable permet de maintenir les nageurs à flot. Jusqu’à présent, aucune noyade mortelle n’a été observée sur les sites de Paris en Seine.
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