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Face aux critiques de certains élus, la Commission européenne défend le choix de financer des projets de recherche autour de l’islam, de la charia ou encore de l’islamophobie. Selon la Commission, ces travaux n’ont été retenus qu’au nom de leur valeur scientifique.
Publié le 19 août 2025 à 7h02
La Commission européenne défend ses financements de recherche sur l’islam. Pascal Bastien/AP/SIPA
La polémique est née au Parlement européen après que l’eurodéputée italienne Silvia Sardone a dénoncé des « études d’une utilité discutable, toutes axées sur l’islam », estimant que l’argent public européen aurait pu être mieux utilisé, rapporte Euronews. Le Français Jean-Paul Garraud, eurodéputé du groupe Patriotes pour l’Europe et membre du Rassemblement national, a lui aussi mis en doute la pertinence de ces projets, affirmant qu’ils revenaient à promouvoir l’islam ou à exagérer la réalité de l’islamophobie en Europe.
Ces critiques visaient directement le Conseil européen de la recherche (CER), organisme de financement scientifique de l’Union européenne, qui a attribué au total plus de 17 millions d’euros à différents projets portant sur l’islam et ses représentations.
« Le seul critère est l’excellence scientifique »
Dans une réponse publiée lundi 18 août et relayée par la chaîne d’information européenne, la commissaire européenne à la Recherche, Ekaterina Zaharieva, a fermement défendu le Conseil européen de la recherche (CER). Elle a rappelé que les subventions avaient été attribuées au terme d’un processus indépendant et compétitif : « Le seul critère de financement est l’excellence scientifique de la proposition ». Parmi les projets cités, figure une recherche menée par le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) français (2,5 millions d’euros) sur l’évolution de la charia, en cours jusqu’en 2029, ou encore une étude coordonnée par l’Université Bilgi d’Istanbul sur la montée du discours populiste et islamophobe en Europe (2018-2019, 2,3 millions d’euros). L’Université d’Oxford pilote de son côté un projet (2,7 millions d’euros) sur l’expérience de jeunes musulmans en Europe et au Royaume-Uni.
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La Commission souligne que ces initiatives couvrent un champ large, allant de l’intégration des minorités dans les sociétés démocratiques à l’histoire de la philosophie islamique. « Ce sont des entreprises scientifiques de classe mondiale qui font avancer les frontières de la connaissance », a insisté Mme Zaharieva.