Par
Nolwenn Huchet
Publié le
19 août 2025 à 7h00
Une friche, un bâtiment et quelques arbres. En plein cœur du centre bourg, l’espace entouré de barrières de sécurité est totalement clos. Pourtant, telle une toile vierge, le site de l’ISSAT possède tous les atouts pour devenir le centre névralgique de la commune. « Ce site apportait une réelle animation dans le bourg à l’époque où l’établissement était ouvert », rappelle volontiers Didier Guillotin, maire d’une commune obligée, dès le début du mandat, à pousser la réflexion sur l’avenir de ce foncier (l’ISSAT étant fermé depuis maintenant des années).
Répondre aux besoins des habitants
Avec cet objectif de répondre aux besoins des habitants et d’accueillir de nouveaux résidents « tout en limitant la consommation foncière ». Désaffecté depuis 2019, le site de l’ancien lycée apparaît comme idéal pour y parvenir !
Bien entendu, un tel projet nécessite de suivre un long parcours avant de poser une première pierre. Ou plutôt, quelques premières pierres dans la mesure où il est question de plusieurs constructions, réparties en deux parties distinctes.
Nous tenons vraiment à cette idée : conserver cette notion d’enseignement, de culture, sur l’ancien site de l’ISSAT.
Didier Guillotin, maire
D’un côté, des logements (une trentaine), de l’autre, un pôle culturel. « Nous tenons vraiment à cette idée : conserver cette notion d’enseignement, de culture, sur l’ancien site de l’ISSAT », affirme le maire, retrouvé sur place, montrant le seul et unique bloc actuellement conservé : l’église et le réfectoire. Un choix mûrement réfléchi par le conseil municipal, alors bien accompagné dans l’un des chantiers du mandat.
Plusieurs étapes et partenaires
Un chantier en plusieurs étapes avec nombre de partenaires. À commencer, fin 2022, par l’Établissement public foncier, sollicité pour faire l’acquisition des 8 875 m2 du site, à l’euro symbolique, auprès de l’ISSAT (ce dernier a d’ailleurs accepté de participer aux coûts de remise en état du site à hauteur de 325 000 €).
Vidéos : en ce moment sur Actu
En parallèle, le CAUE du Morbihan (Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement) apporte ses conseils à la commune pour affiner le projet. Notamment l’intérêt de conserver les deux éléments restés sur pieds, depuis l’étape de la déconstruction. Action effectuée par l’EPF, entre les études et les travaux de désamiantage ou encore la gestion des terres polluées, entre autres, pour un montant de 670 000 €.
Lauréate
Opération terminée en mars 2024. Ce qui a valu à la commune, au passage, d’être lauréate du dispositif Fonds de recyclage des friches. « On a tellement été content d’EPF Bretagne que nous travaillons ensemble également sur d’autres dossiers comme la boulangerie et un appartement en centre bourg », confie Didier Guillotin.
Votre région, votre actu !
Recevez chaque jour les infos qui comptent pour vous.
Lors de la signature du traité de concession, le 5 juin dernier. ©Nolwenn HuchetUn aménageur : SemBreizh
Il ne restait plus qu’une ultime étape dans cette phase du projet : le choix de l’aménageur. Un appel d’offres remporté par la société d’économie mixte, SemBreizh. Présentée au reste des partenaires, le 5 juin dernier en mairie, lors de la signature du traité de concession d’aménagement, SemBreizh se voit confier la réalisation de cette opération d’envergure.
Espaces paysagers et liaisons douces
« À nous de prendre le relais », confiait alors Guillaume Dieuset, directeur général de la société, lors de la signature de ce traité d’une durée de cinq ans.
Un long travail attend l’aménageur, désormais responsable de l’opération. Il doit en outre finaliser le programme envisagé par la commune. À savoir, créer entre 25 et 30 logements ; reconvertir la chapelle et l’ancien réfectoire en pôle culturel municipal ; préserver et intégrer les espaces paysagers existants ; et enfin, réduire la place de l’automobile au cœur d’îlot tout en créant des liaisons douces.
Nous sommes sur de l’action publique exemplaire.
Jean-François Mary, président de Redon Agglomération
D’autre part, SemBreizh va chercher des subventions possibles et monter les dossiers associés, afin d’alléger la charge de la commune, notamment autour de la thématique de la désimperméabilisation des sols.
« Nous sommes sur de l’action publique exemplaire », confiait d’ailleurs Jean-François Mary, président de Redon Agglomération, lors de la signature. « Vous envoyez un signal fort aux TPE et PME locales avec ce chantier, qui est le reflet d’une volonté politique des élus, chevilles ouvrières de ce projet », renchérissait, de son côté, le conseiller régional Simon Uzenat.
Expo, coworking, conférence…
Depuis, l’aménageur a pris le dossier à bras-le-corps en provoquant plusieurs rencontres pour définir la partie publique du site. Dont une réunion plus spécifique à la future médiathèque.
« On a des pistes pour ces 300 m2 de bâtiment dont nous disposons, au total », lance le maire, près de deux mois après la signature. « Lieu intergénérationnel, d’exposition, de conférence, d’ateliers. Avec une salle modulable, un espace de coworking… » Des pistes bien évidemment échangées avec la population par l’intermédiaire de SemBreizh qui va organiser des réunions publiques en 2026.
Début des travaux en 2027 ; livraison en 2030
« On aura également, toujours en 2026, une présentation des futurs logements. Ajouter à cela, il reste encore de nombreux dossiers à faire : appel d’offres pour l’architecte, diagnostic environnemental pour les arbres que l’on aimerait conserver… Mais, en tout cas, le dossier ISSAT est bien engagé pour un démarrage des travaux en 2027 et une livraison en 2030 », savoure l’élu qui jongle cependant entre satisfaction et prudence sur l’ensemble des chantiers du mandat.
La boulangerie, cet autre projet du mandat…
« L’ISSAT est l’un des premiers projets engagés de ce mandat. On entre dans sa phase de reconstruction. Mais on peut également annoncer que notre premier projet, le lotissement des Callunes et ses 33 lots vendus, est terminé. »
Une commune qui a aussi inauguré son complexe polyvalent Ar Bineg en 2024. « Je sais que l’on a un autre projet en cours très attendu : la boulangerie et ses quatre logements. Mais je préfère ne plus avancer de date. Disons que cela devrait être terminé en 2026 ! »
Personnalisez votre actualité en ajoutant vos villes et médias en favori avec Mon Actu.