Totalement méconnaissable Le Noailles. L’ex-hôtel vétuste du 35 boulevard Raimbaldi, quasiment à l’angle de l’avenue Jean-Médecin, face à Iconic, est devenu le Sonder Yelo Marengo.

Un établissement en cours de classification 4-étoiles, racheté par deux Niçois fondateurs du groupe Yelo Hôtel Collection, propriétaire des murs et dont la gestion est confiée, à l’instar de cinq autres enseignes entre Nice et Cannes, au groupe canadien Sonder.

La façade de l’immeuble, conçu en 1907 par l’architecte Jean-Baptiste Pachiaudi, a conservé sa façade moulée blanche Belle Époque, ses grandes fenêtres, mais le reste est méconnaissable.

« Ici, c’était Le Noailles, raconte Annick Niollet, directrice générale des six Yelo du groupe. Il fut toujours un hôtel, confié un temps à la Ville de Nice pour proposer des appartements d’urgence à des populations en détresse. Il était fermé depuis quelques années. »

Confortable et fonctionnel

Un immeuble fatigué. Racheté en 2023. Ouvert en juin dernier après plus d’un an de travaux. Colossaux. Redéfinissant les six niveaux. Générant 81 chambres, donnant sur Raimbaldi ou la cours intérieure avec terrasse, loin du bruit urbain.

Leur positionnement est quasiment resté à l’identique du Noailles, mais elles ont été augmentées grâce à la surface prise sur une salle de réunion. De single à triple, d’un prix moyen à l’année de 200 euros hors taxes, les chambres ont toutes une moquette couleur ficelle, des panneaux clairs sur lesquels volent des oiseaux, des sanitaires fonctionnels en céramique mate, équipés de douches de plain-pied, un écran plat, une cafetière « perso »…

C’est confortable, fonctionnel et sans fioriture. La proximité de la gare et du tramway enchante les touristes.

Le bar et son cocktail

Jouxtant l’espace petit-déjeuner, orné d’énormes luminaires pareils à des lampions aériens, de tables rondes imitant le marbre veiné, de banquettes en velours, il y a un bar. C’est un peu la pièce maîtresse du lieu. Un espace mixant un élégant cocktail contemporain et Art déco, soutenu par deux colonnes carrelées.

C’est Lana Saric Goujon, installée à Nice, qui a signé l’architecture d’intérieur et le design cosy, où le vert sapin, omniprésent, cohabite avec le bois des tables, des chaises.

Les plus? Une salle fitness, un sauna à chaleur sèche et surtout, dans la cage d’escalier, où on a conservé la rampe ancienne aux fers forgés, des fresques murales, différentes selon les étages.

En quelques traits, elles évoquent Nice à la perfection: le musée Matisse, la place Masséna, les plages, le Port. Et sont sorties de l’imagination gracieuse de la plasticienne niçoise, Virginie Broquet.

Tirer les quartiers vers le haut

Jonathan Cohen et Laurent Bensadoun ont grandi à Nice. Leur marotte? Racheter des murs d’hôtels anciens, qu’ils rénovent avant de les confier au groupe Sonder pour l’exploitation. Cette stratégie a d’abord concerné un hôtel situé 47, avenue Jean-Médecin, devenu en 2021, le Yelo Jean-Médecin.

Opération identique ensuite, au carrefour Magnan, en 2022 avec le Yelo Promenade. En 2023, l’ancien Little Palace, avenue Baquis, a pris les codes et le nom de Yelo Mozart. Tous des 4-étoiles à l’exception du Yelo Promenade.

L’année suivante, en 2024, le tandem rachète deux hôtels à Cannes, près de la gare, arborant eux aussi les 4 étoiles du Yelo lumière pour le premier et Yelo Belle Epoque pour le second.

Le dernier hôtel en date, donc, celui de Raimbaldi, confirme l’engagement des deux associés « Tirer les quartiers vers le haut grâce à des bâtiments qui ont du caractère et qu’on rénove dans leur intégralité », décrypte Annick Niollet, nantaise, depuis 30 ans dans l’hôtellerie et qui a intégré le Yelo Hôtel Collection dès le premier achat du bâtiment de Jean-Médecin.