D’où vient la complaisance évidente de Donald Trump à l’égard de la Russie de Vladimir Poutine ? Il est tentant de subodorer quelque lien trouble – au minimum la «dette d’honneur» à l’égard de Moscou de l’ancien promoteur immobilier jadis renfloué par l’argent russe. D’autres facteurs jouent un rôle. Donald Trump appartient à la génération de la guerre froide, d’où son étonnante perception de la Russie comme «l’autre superpuissance», alors que des hommes plus jeunes voient surtout le déclassement de la puissance russe. Donald Trump est un homme de la guerre froide, mais dans une version «compagnon de route», compte tenu de son admiration pour l’autoritarisme de Vladimir Poutine.
Dans l’affaire ukrainienne, un ressort important de l’approche de Trump – et de son administration – réside aussi dans la volonté de dégager l’Amérique de ce qui est perçu par Washington comme une cause à la fois douteuse et coûteuse. C’est le syndrome que l’on a connu, chez Trump et d’ailleurs Biden, à propos de l’Afghanistan, mais aussi jadis chez Nixon à propos du Vietnam du Sud. Vladimir Poutine comprend cela mieux que personne. Donald Trump aurait aimé le rencontrer dès son retour à la Maison Blanche. Le chef du Kremlin a su manœuvrer pour faire patienter l’impatient de la Maison Blanche, désamorcer ses tentatives de paix rapide, puis, Trump ayant fini par hausser le ton et recourir à la menace, présenter une réunion bilatérale en Alaska comme une grande concession de la part de la Russie – au po