Si la première course à l’espace a eu lieu dans le contexte de la Guerre Froide et a été remportée haut la main par les États-Unis lorsqu’ils ont réussi à poser le premier Homme sur la Lune, un nouveau challenge se joue aujourd’hui. La destination reste la même mais l’adversaire est différent. Au revoir l’URSS et bonjour à la Chine qui ambitionne, elle aussi, de poser un être humain sur l’astre sélène. 

Objectif Lune avant 2030

Le 21 juillet 1969, après être parti de Cap Canaveral en Floride, Neil Armstrong devenait le premier humain à marcher sur la Lune. Outre l’exploit monumental, cet événement marquait une bonne fois pour toute la fin de la course à l’espace qui faisait rage entre les États-Unis et l’URSS. 

Le 19 décembre 1972, Apollo 17 rentrait sur Terre et devenait la dernière mission à avoir envoyé des humains sur la Lune. Plus de 50 ans plus tard, si nous y sommes retournés par l’intermédiaire de robots, aucun humain n’a plus posé le pied sur l’astre sélène. Et cela devrait bel et bien changer avant 2030. 

Véritable défi technologique, cette nouvelle course à l’espace voit s’affronter les deux plus grandes puissances actuelles : les États-Unis et la Chine. L’objectif est simple : faire remarcher l’Homme sur la Lune avant 2030, soit la fin de la décennie actuelle, et ensuite (bien plus tard) de faire de notre satellite naturel une véritable base spatiale habitée. 

Fierté du monde occidental, le programme Artemis devait permettre à l’humanité (surtout aux États-Unis) de pouvoir reposer le pied sur l’astre nocturne et donc de remporter cette deuxième édition de la course à l’espace. Mais c’était sans compter la Chine qui, depuis quelques années, multiplie les exploits et ses investissements pour montrer qu’elle a bel et bien les cartes en main pour battre les États-Unis. 

Un problème de fusée…

Pour l’instant, personne n’a remporté cette course à l’espace et ce dernier ne se décidera que d’ici quelques années. Cependant, de simples observations peuvent faire frémir les fans et les soutiens de la NASA. Pourquoi ? Et bien tout simplement parce que la plus grande agence spatiale du monde a du mal. 

Si elle s’est donnée l’objectif de retourner sur la Lune, elle s’est surtout obligée à le faire de manière durable économiquement et écologiquement. Deux points majeurs qui avaient causé la fin prématurée du programme Apollo en 1972. Ainsi, plusieurs points sont étudiés pour faire de ce retour sur la Lune le plus “propre” possible et à moindre coût. La Chine, elle, n’a pas vraiment ces préoccupations.

Et cela passe notamment, et assez logiquement, par les fusées chargées de faire décoller les astronautes vers l’astre nocturne. Du côté des États-Unis, on pense forcément à SpaceX et son monumental Starship qui peine encore à réaliser les promesses qu’on lui prétend. En effet, après plusieurs vols-tests, ce qui ressort surtout comme analyse, ce sont les formidables images d’explosion de ces derniers lors de différentes phases de vol.  

De son côté, la Chine, elle, compte utiliser une fusée Long-March 10, conçue spécialement pour le programme lunaire, elle avance petit à petit pour devenir de plus en plus rapidement opérationnelle. Et cela n’échappe pas aux experts comme Dean Cheng, un analyste spécialisé sur la politique spatiale chinoise. Interrogé par Ars Technica, il a même expliqué que “au rythme où vont les choses, il semble malheureusement très probable que les Chinois se poseront sur la Lune avant que la NASA ne puisse y retourner”. 

En effet, pour lui, le Starship est très loin d’être prêt et le retard accumulé par les derniers vols tests pourraient coûter la course. 

Une humiliation en vue ? 

Si la Chine venait à battre les États-Unis dans la course à la Lune, Dean Cheng explique que “l’impact géopolitique serait énorme”. En effet, ce serait la fin du fameux “exceptionnalisme américain”. 

Vous savez, ce qui permet aux États-Unis de crier haut et fort qu’ils sont les meilleurs partout et tout le temps et qu’ils peuvent tout faire puisqu’ils ont pu poser un Homme sur la Lune. Pour le monde, cela montrerait que finalement ce que les États-Unis peuvent faire, la Chine peut le faire aussi et que ça n’a rien de vraiment exceptionnel en soi. 

Et si une défaite américaine dans la course à la Lune serait sûrement vécue comme une humiliation de l’autre côté de l’Atlantique, il faut bien se rendre compte des exploits réalisés par la Chine depuis quelques années pour devenir une grande puissance spatiale. 

Elle possède sa propre station spatiale, elle a, grâce aux missions Chang’e, pu visiter et ramener des échantillons venus tout droit de la face cachée de la Lune. Elle ambitionne même de ramener des échantillons directement prélevés sur Mars plusieurs années avant les États-Unis. 

Si nous avons connu les États-Unis comme la plus grande puissance spatiale du monde, une défaite dans la course à la Lune face à la Chine pourrait aisément rebattre les cartes de la conquête et de la domination dans l’espace. 

Source : Ars Technica