Que serait finalement l’actualité de l’aérien s’il n’y avait pas Ryanair ? La low cost irlandaise alimente en effet régulièrement depuis des lustres les médias entre nouveautés, innovations, décisions parfois étonnantes ou radicales, sinon même avec les coups de gueule de son fantasque PDG Michael O’Leary. Retour sur 9 infos que vous ne savez pas forcément sur la compagnie…

Pionnière du low cost en Europe

Ryanair, qu’on le veuille ou non, restera dans l’histoire comme ayant été pionnière en bien des domaines, comme celui du low cost en Europe. La compagnie irlandaise fondée en 1984 est de fait généralement considérée comme la première véritable compagnie à bas coûts européenne.

En effet, d’abord cantonnée à des liaisons entre Dublin et Londres, elle a, dès qu’elle a pu, souhaité développer son réseau européen. Cela en adoptant une stratégie de réduction des coûts passant notamment par la suppression des services gratuits à bord, l’uniformisation de sa flotte et l’utilisation d’aéroports secondaires pour ses dessertes. Bien aidée en cela c’est vrai par son « étonnant » PDG (depuis 1994) Michael O’Leary qui, sans être son fondateur, demeure un grand visionnaire du secteur aérien… à sa façon.

Au fait, pourquoi Ryanair s’appelle comme cela ?

Quant à savoir pourquoi Ryanair s’appelle comme cela, il faut remonter à l’origine. Lorsqu’un certain Thomas Anthony, dit Tony Ryan, homme d’affaire irlandais, lança une ligne aérienne entre les environs de Dublin et Londres en choisissant de profiter de son surnom pour appeler sa compagnie Ryanair. La suite, on la connaît…

Une mauvaise réputation

C’est clair que Ryanair possède une mauvaise réputation pour beaucoup de gens. Au delà de l’image – au demeurant pas forcément juste – qu’ont généralement les compagnies à bas coûts, s’ajoutent pour l’irlandaise ce côté opportuniste, agressif, qui s’arrange des lois et règlements nationaux ou européens, cherche en permanence l’optimisation fiscale, fait la chasse aux subventions, reste peu axée sur la satisfaction client et pas toujours sur les droits de son personnel, etc, etc. Même si au final, tout cela contribue à proposer des tarifs très bas pour la clientèle.
Du moins pour ce qui est des prix d’appel puisque Ryanair est également réputée pour la multitude de frais supplémentaires auxquels on peut être confronté lorsque l’on vole avec eux. Mais c’est le principe du jeu, et à chacun ensuite de l’accepter ou pas.

…mais l’une des compagnies les plus importantes au monde

Mauvaise réputation d’un côté mais résultats éclatants de l’autre, y compris d’ailleurs sur le plan financier. C’est là tout le paradoxe Ryanair puisque la compagnie est depuis des années classée dans le top du top des plus fréquentées ou des plus importantes au monde.

Au niveau passagers, la compagnie a dépassé les 200 millions en 2024 (la seule européenne en cela) et se classe toujours dans le Top3 des plus empruntées au monde derrière les américaines American Airlines et Delta. De fait, elle est aussi la première compagnie d’Europe.
Idem pour ce qui est de sa flotte où là elle possède la septième plus importante (et encore une fois la première d’Europe) avec 624 avions en service et tout un tas d’autres en commande ou attente de livraison. Ce qui fait que, logiquement, elle est aussi une des compagnies qui comptent le plus de destinations desservies avec 239 (mars 2025) et en gros 2 600 vols quotidiens, soit le cinquième plus important réseau mondial alors que la low cost ne vole que sur l’Europe et le pourtour méditerranéen.

Une flotte 100% Boeing

Avec ses 624 appareils, la flotte Ryanair est l’une des plus importantes au monde avec comme particularité que celle-ci n’est constituée que d’un seul type d’avion. À savoir des Boeing 737 présents sous différentes versions, dont le 737-800 pour deux-tiers de ceux-ci. Ce à quoi devraient s’en ajouter d’autres de la marque dans les années à venir, suite notamment à la méga commande de 300 nouveaux Boeing 737 Max passée en 2023.

Un choix volontaire et stratégique du transporteur fait depuis longtemps afin d’optimiser les coûts de maintenance et de formation des équipages à un seul modèle d’appareil. Judicieux sur le plan financier, mais un choix qui se heurte néanmoins aussi aux multiples problèmes que rencontre ce type de Boeing depuis quelques temps avec les conséquences que l’on sait. De quoi en tous cas soulever quelques questions pour la compagnie en matière d’achats futurs.

Une compagnie qui fait condamner les passagers « indisciplinés »

Malgré toutes les critiques, il arrive parfois que Ryanair ait aussi de « bonnes pratiques » comme celle de poursuivre désormais en justice et de faire condamner tout passager perturbateur sur ses vols, soit le plus souvent ces Britanniques largement imbibés que l’on trouve généralement sur l’axe Royaume-Uni – pays méditerranéens. Comme l’indique la compagnie, Ryanair « applique une politique de tolérance zéro stricte envers les mauvais comportements des passagers et continue de prendre des mesures pour lutter contre ces comportements à bord, pour le bien de la grande majorité des passagers qui respectent le bon déroulement des vols ».

… et soutient le programme étudiant Erasmus

On ne le sait pas forcément mais Ryanair est partenaire depuis des années du programme Erasmus qui permet aux jeunes européens d’aller (entre autres) étudier dans une autre pays du continent et même depuis peu au delà.
C’est dans ce cadre que Ryanair propose, via son site, des tarifs avantageux pour leurs voyages aux bénéficiaires Earsmus. Soit notamment une remise de 10% pour quatre vols aller simple (ou 2 allers-retours) ainsi que d’un bagage en soute gratuit de 20 kg pour chaque vol réservé.

Une compagnie qui n’aime guère les taxes et du coup les aéroports français

Ryanair est l’exemple type de la compagnie aérienne toujours en recherche d’économies, d’optimisations, de subventions en tous genres et qui n’aime pas les taxes. Pas forcément la seule c’est sûr, mais en tout cas celle chez qui cela est le plus présent. Normal alors que Ryanair n’apprécie pas cette « Taxe de solidarité sur les billets d’avion » remise au goût du jour dans le ciel français. Avec à la clé, comme on vous en a parlé, des tarifs forcément plus chers proposés par les compagnies à leurs clientèles.

Bref, de quoi énerver Ryanair qui met en avant que « cette taxe rend la France moins compétitive par rapport à d’autres pays de l’UE ». Ce qui n’est pas faux surtout à une époque où des pays comme la Suède ou la Hongrie font marche arrière en supprimant certaines taxes aériennes.

C’est donc pour cela que Ryanair a décidé de laisser tomber plusieurs aéroports français. Après Bordeaux il y a quelques mois, c’est maintenant au tour de Brive, Bergerac ou encore Strasbourg (plus d’autres à venir ?) d’être déprogrammés du réseau de la compagnie qui de plus a annoncé une réduction de son volume de vols sur la France de 13% pour cet hiver, soit 750 000 sièges et l’annulation de 25 lignes.
Pas grave finalement pour l’irlandaise qui de toute façon, par manque d’appareils (les commandes Boeing traînent), se voit obligée de faire des choix dans son réseau présent et à venir. Alors que peuvent peser quelques aéroports français et des liaisons souvent « secondaires » face à de nouveaux marchés prometteurs ? Comme par exemple l’Albanie où Ryanair vient d’annoncer la création d’une base à Tirana afin de proposer des vols de/vers 33 destinations dès 2026 pour un volume de 450 vols par semaine.

Une compagnie toujours pleine d’idées… parfois surprenantes

Que ce soit la compagnie en tant que telle ou son PDG, Michael O’Leary, le moins que l’on puisse dire est qu’ils ne sont jamais à court d’idées.
Déjà avec ce modèle « Payez pour ce que vous utilisez » mis en place à l’origine de la compagnie ou la vente directe en ligne qui étaient deux choses plus que révolutionnaires pour leur époque. Ou encore le choix de certains aéroports en fonction des subventions que ceux-ci et les Collectivités étaient prêts à payer pour avoir du Ryanair chez eux.

À cela on peut également ajouter une communication souvent provocatrice et décalée qui n’hésite pas à dénigrer la concurrence ou lancer des idées farfelues (quoique…) du type faire payer les toilettes aux passagers ou les faire voyager debout pour mettre plus de monde dans chaque appareil. Bref, tout ce qu’il faut pour créer du buzz médiatique gratuit et renforcer l’image de marque « rebelle » de Ryanair.

> Infos : www.ryanair.com