Choisi pour remplacer le controversé Jean-Pierre Blanc, le nouveau directeur, venu du Palais Galliera, prendra ses fonctions en octobre. Il devra rapidement trouver des solutions à la crise financière qui frappe l’institution varoise.
Hugo Lucchino, le nouveau directeur de la Villa Noailles à Hyères. Photo Louis Teran
Publié le 19 août 2025 à 15h34
Partager
Favoris
Après des mois de crise, notamment financière, la Villa Noailles, à Hyères, cherche à tourner la page. Le ministère de la Culture vient en effet d’annoncer la nomination de son nouveau directeur, Hugo Lucchino, 34 ans. En octobre prochain, celui-ci quittera donc le secrétariat général du Palais Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris, pour s’installer dans le Var et retrouver un Midi qui lui est cher. Il devra en particulier se débrouiller pour que les deux festivals phares créés par ce Centre d’art d’intérêt national, l’un sur la mode et la photographie, et l’autre sur le design, continuent d’exister dans de bonnes conditions malgré les contraintes budgétaires. Il lui faudra aussi maintenir le cap de la qualité et de l’ouverture sans céder aux pressions populistes locales.
Hugo Lucchino a étudié l’esthétique, la philosophie de l’art et la théorie des arts décoratifs et appliqués à l’Université Paris 4-Sorbonne. Il a appris la muséologie ainsi que l’histoire de l’art et de la mode à l’École du Louvre, avant de compléter sa formation par le management des institutions culturelles à Sciences po. Ses sujets de recherche portent notamment sur « le vêtement et la morale », « le paradigme esthétique de l’ornement », « l’art social de John Ruskin et William Morris ». Responsable administratif et financier du musée du Quai Branly en 2016, secrétaire général du Signe, Centre national du graphisme, à Chaumont, de 2017 à 2020, le nouveau directeur semble donc posséder le bagage culturel et intellectuel idéal.
À lire aussi :
La Villa Noailles en pleine tourmente financière : fallait-il dépenser autant pour de jolis décors ?
Le jury de sélection l’a d’ailleurs choisi à l’unanimité devant Emma Buttin, conseillère de la ministre Rachida Dati pour le spectacle vivant, et Vittoria Matarrese, directrice de la Fondation Bally, à Lugano. La présidente de la Villa Noailles, Pascale Mussard, et l’un de ses administrateurs, l’architecte Patrick Bouchain, ne tarissent pas d’éloges à son sujet.
Mais une question reste en suspens : le choix de la direction artistique. L’imminent départ définitif du précédent directeur, Jean-Pierre Blanc, qui assurait aussi cette fonction, laisse une place vide. On ignore pour le moment s’il sera remplacé par un poste à temps plein, ou bien par des invités se succédant d’une saison à l’autre. Une chose est sûre : la Villa Noailles devra apprendre à vivre sans son charismatique, mais contesté, animateur historique, aux commandes depuis près de quarante ans.