Zelensky a affirmé que l’Ukraine obtiendrait des garanties de sécurité « dans les dix jours » avec le soutien des dirigeants européens. La Russie a lancé une série d’attaques de missiles contre plusieurs villes ukrainiennes quelques heures seulement avant la rencontre de Zelensky avec Trump.
Le président américain a déclaré, avant l’entretien, que Zelensky devait accepter certaines conditions de la Russie pour mettre fin à la guerre en Ukraine. Au cours des discussions, Trump a indiqué qu’il y aurait certaines garanties de sécurité pour l’Ukraine, auxquelles les États-Unis contribueraient également. Il a aussi annoncé qu’il tiendrait prochainement des discussions avec Vladimir Poutine.
Les dirigeants européens ont réitéré leur soutien à l’Ukraine, tandis que le secrétaire général de l’OTAN a salué les garanties de sécurité américaines. Dans le même temps, le président américain a affirmé pouvoir parvenir à un accord de paix « sans cessez-le-feu », mais que les Ukrainiens devraient accepter des « échanges territoriaux ». Donald Trump a exprimé son soutien à une rencontre trilatérale avec Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine, une proposition que le président ukrainien a acceptée. Moscou a réagi en rejetant fermement tout scénario impliquant la présence d’un contingent militaire de l’OTAN en Ukraine.
À la suite du sommet de vendredi en Alaska avec Vladimir Poutine, Donald Trump a rencontré lundi à la Maison Blanche le président ukrainien Volodymyr Zelensky ainsi que des dirigeants de l’OTAN et de l’Union européenne.
Trump a déclaré avoir parlé directement avec Poutine afin de commencer à préparer une rencontre entre le dirigeant russe et Zelensky, laquelle serait suivie d’un sommet trilatéral incluant lui-même. Le président américain a également affirmé que Moscou « accepterait » les efforts internationaux visant à garantir la sécurité de l’Ukraine.
Aux côtés de Zelensky et Trump, les dirigeants de la France, de l’Italie, du Royaume-Uni, de la Finlande, de l’OTAN et de la Commission européenne ont participé au sommet crucial de lundi à la Maison Blanche, alors que Washington cherche à mettre fin à la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine.
Zelensky : des garanties de sécurité « dans les dix jours »
Les alliés occidentaux de l’Ukraine vont formaliser des garanties de sécurité « d’ici dix jours » pour empêcher toute nouvelle attaque russe en cas d’accord de paix avec Moscou, a déclaré Zelensky lundi à Washington. « Les garanties de sécurité devraient probablement être finalisées par nos partenaires, et de plus en plus de détails suivront à mesure que tout sera couché sur le papier et officialisé (…) d’ici une semaine à dix jours », a-t-il expliqué après ses négociations à la Maison Blanche avec Donald Trump et les dirigeants européens.
« Il est important que les États-Unis envoient un signal clair en indiquant qu’ils feront partie des pays assistant, coordonnant et participant aussi aux garanties de sécurité pour l’Ukraine. Je crois que c’est un grand pas en avant », a ajouté Zelensky, selon un communiqué de la présidence ukrainienne.
Le président ukrainien a salué sa rencontre avec Trump, la qualifiant de « la meilleure » de leurs discussions jusqu’ici. « Je pense que nous avons eu une très bonne conversation avec le président Trump, peut-être la meilleure – enfin, peut-être que la meilleure reste à venir – mais c’était vraiment une bonne rencontre, et nous avons abordé des questions extrêmement sensibles », a-t-il déclaré assis à une table avec Trump et les dirigeants européens. Il a ensuite ajouté que Kyiv avait proposé d’acheter pour 90 milliards de dollars d’armes américaines, le Financial Times évoquant un budget de 100 milliards d’euros financé par les Européens.
Selon le FT, l’Ukraine s’est engagée à acquérir pour 100 milliards de dollars d’armements américains, financés par l’Europe, dans le cadre d’un accord visant à obtenir des garanties de sécurité des États-Unis à la suite d’un futur accord de paix avec la Russie.
Préparatifs d’une rencontre Poutine–Zelensky
Donald Trump a annoncé lundi qu’il avait commencé à préparer une rencontre entre Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky, après ses discussions à Washington avec Zelensky et plusieurs dirigeants européens, pour faire progresser les perspectives de paix en Ukraine.
« J’ai eu une très bonne réunion avec d’éminents invités : le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le président français Emmanuel Macron, le président finlandais Alexander Stubb, la Première ministre italienne Giorgia Meloni, le Premier ministre britannique Keir Starmer, le chancelier allemand Friedrich Merz, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le secrétaire général de l’OTAN Mark Rutte à la Maison Blanche, qui s’est conclue par une autre rencontre dans le Bureau ovale. Nous avons discuté des garanties de sécurité pour l’Ukraine, qui seront fournies par divers pays européens en coordination avec les États-Unis. Tout le monde est très satisfait de la possibilité d’une PAIX pour la Russie et l’Ukraine », a écrit Trump sur Truth Social.
« À la fin des réunions, j’ai appelé le président Poutine et commencé les préparatifs d’une rencontre, à une date et un lieu qui restent à déterminer, entre Poutine et Zelensky. Après cette rencontre, nous aurons un trilatéral, avec les deux présidents et moi-même. Encore une fois, ce fut une très bonne étape précoce pour une guerre qui dure depuis près de quatre ans », a poursuivi Trump.
Selon Axios, un sommet Poutine–Zelensky pourrait être organisé d’ici fin août. L’AFP cite de son côté une source proche des discussions affirmant que Poutine aurait dit à Trump qu’il était prêt à rencontrer Zelensky.
Kremlin : « Une journée importante pour la diplomatie »
Le Kremlin a qualifié les réunions de lundi à la Maison Blanche de « journée importante pour la diplomatie ».
Kirill Dmitriev, envoyé spécial de Poutine pour les investissements, a écrit sur X : « Aujourd’hui est une journée importante pour la diplomatie, avec un accent sur une paix durable, et non sur une trêve temporaire. »
Le conseiller diplomatique de Poutine, Yuri Ushakov, a précisé que Trump et Poutine avaient évoqué l’idée d’« élever le niveau » des représentants impliqués dans les négociations russo-ukrainiennes, mais sans mentionner directement un sommet.
Le chancelier allemand Friedrich Merz a affirmé qu’une rencontre entre Poutine et Zelensky pourrait avoir lieu sous deux semaines – du moins tel est le souhait de Trump – mais il a exprimé des doutes sur le « courage » de Poutine à se rendre à un tel rendez-vous.
Réactions des dirigeants européens
Le président du Conseil européen, António Costa, a annoncé mardi qu’il convoquait une visioconférence des dirigeants de l’UE pour discuter du sommet de Washington.
Le Premier ministre britannique Keir Starmer a salué de « réels progrès », évoquant « deux résultats concrets » : la formation d’une « coalition des volontaires » travaillant avec les États-Unis sur les garanties de sécurité, et l’accord d’un futur sommet bilatéral entre Poutine et Zelensky, suivi d’un trilatéral avec Trump.
De son côté, Emmanuel Macron a appelé à « renforcer les sanctions » contre la Russie en cas d’échec des négociations. Il a assuré qu’aucune discussion sur de possibles concessions territoriales de l’Ukraine n’avait eu lieu lundi à la Maison Blanche.
Le président finlandais Alexander Stubb a qualifié Poutine d’« indigne de confiance ».
Le chancelier allemand Friedrich Merz a confirmé qu’après un appel avec Trump, Poutine avait accepté en principe de rencontrer Zelensky dans les deux semaines. Il a néanmoins exprimé des doutes sur la volonté réelle du président russe.
Merz a insisté sur le fait que l’Ukraine ne devait pas être contrainte de céder le Donbass, comparant une telle demande à l’idée que les États-Unis devraient abandonner la Floride.
Moscou accepte sous conditions
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a affirmé mardi que Moscou n’écartait « aucun format de travail », y compris bilatéral ou trilatéral, pour résoudre le conflit, à condition qu’il s’agisse d’un processus sérieux et graduel.
Budapest pressentie comme lieu du sommet
Un haut responsable américain a évoqué la Hongrie comme lieu possible de la rencontre Poutine–Zelensky. Emmanuel Macron a suggéré Genève. La dernière rencontre directe Russie–Ukraine avait eu lieu en Turquie en juin, mais Poutine avait alors refusé de se rendre en personne.