La décision de l’Agence Régionale de Santé (ARS) fait bondir les patients et leurs proches. Dans le cadre de la réforme nationale des autorisations d’activité de soins, l’hôpital privé Arnault Tzanck Mougins devra cesser, d’ici le 31 août, ses interventions de chirurgie complexe digestive, urologique et gynécologique.

Une pratique assurée sur place depuis plus de vingt ans par des praticiens experts.

Une réforme qui inquiète

Désormais, les actes de chirurgie cancérologique sont divisés en deux catégories: la mention A (interventions standards) et la mention B (les opérations les plus lourdes et techniques).

Si l’hôpital de Mougins conserve son agrément pour les chirurgies de la mention A, il perdra d’ici quelques jours l’autorisation de réaliser celles de la mention B.

Une centaine d’interventions complexes chaque année

« Sur l’activité très conséquente de près de 1.500 interventions annuelles de chirurgie du cancer – une des plus importantes de la région Paca – plus d’une centaine d’interventions complexes sont réalisées par nos praticiens experts. Pour chaque personne touchée, l’enjeu est crucial: il s’agit de chirurgies lourdes, parfois vitales, pour lesquelles l’accès rapide et de proximité, la compétence des équipes médicales et la qualité du plateau technique sont déterminants », souligne l’établissement qui a d’ores et déjà fait appel de cette décision.

Déjà plus de 800 signataires pour la pétition en ligne

Parallèlement, un collectif de patients a lancé une pétition en ligne, qui a déjà récolté plus de 800 signatures, et saisi le ministère de la Santé, estimant que « priver les malades de ces prises en charge, c’est réduire leurs chances de guérison ».

Pour eux, les conséquences d’une telle réforme seraient dramatiques: « Opérée à Tzanck pour un cancer du sein puis des ovaires, je peux témoigner du très grand professionnalisme des équipes. Il faut impérativement maintenir ces activités à proximité », plaide Catherine.

« Une décision technocratique idiote »

« Obliger les patients et les proches à aller sur Nice ou Marseille alors que tout sur place est fait pour que tout se passe bien est une ineptie sans nom; faut-il y voir une volonté hégémonique des futures structures d’accueil? Ces dernières seront-elles en mesure d’assurer ces lourdes chirurgies? Ont-elles recruté dans ce sens: secrétaires, infirmières, médecins? Quels seront leurs délais de prise en charge? C’est une décision technocratique idiote », s’indigne Philippe.

« Contraindre des patients atteints de cancers lourds à aller jusqu’à Nice, sans penser à leur détresse, c’est inhumain », déplore une autre signataire.

Outre le stress des malades, les usagers redoutent également des délais plus longs, une rupture dans la continuité des soins, et un surcoût lié aux transports sanitaires.

Contactée ce lundi, l’ARS n’a pas été en mesure de répondre dans l’immédiat, mais devrait s’exprimer prochainement sur ce dossier.