Gageons qu’il n’est jamais trop tard pour rattraper le temps perdu. Gageons aussi que cet adage s’applique à la protection du patrimoine bâti. Car aujourd’hui il y a urgence, notamment à Marseille, pour agir et préserver les monuments historiques des outrages du temps, du vandalisme de toute sorte ou, pire encore, de l’indifférence.
La cité phocéenne, plus ancienne cité de France avec ses vingt-six siècles d’existence, a longtemps subi la mauvaise réputation d’être une ville sans témoins solides de sa longue histoire, les édifices. Rien de plus faux. Encore fallait-il une volonté politique pour mettre au rang des priorités la protection des bâtiments, souligner leur portée et leur valeur historique. C’est la mission des fonctionnaires du ministère de la culture qui, avec peu de moyens, font preuve d’une énergie à saluer.
L’expression
de notre vie
À Marseille, comme dans les autres communes des Bouches-du-Rhône et des départements du Var et du Vaucluse, de plus en plus de sites sont désormais inscrits grâce à l’action conjuguée des fonctionnaires et des associations, au premier rang desquelles Sites et Monuments.
L’inscription aux monuments historiques permet aux habitants, aux visiteurs, de découvrir, via ces bâtiments, leur propre histoire. Car il s’agit ici de « biens communs », le patrimoine de tous. Une idée issue de la Révolution française et des principes de
la République. Aussi, chaque atteinte à un édifice est une blessure, l’amputation d’une mémoire. A contrario, chaque geste de protection permet de ne pas effacer le passé. Les monuments historiques sont plus que des pierres. Ils sont l’expression de notre vie sociale.