La justice britannique ordonne l’évacuation de l’hôtel Bell à Epping, au nord de Londres, qui abrite des demandeurs d’asile. Le mois dernier, la mise en examen de l’un de ses occupants pour agression sexuelle sur une mineure avait engendré des dizaines de manifestations à travers l’Angleterre, pour réclamer la fin de l’hébergement des demandeurs d’asile dans des hôtels aux frais du contribuable. La justice a donc accédé à la demande du conseil municipal.
Avec notre correspondante à Londres, Emeline Vin
Le conseil local d’Epping accusait l’hôtel Bell d’avoir détourné son utilisation originale pour héberger uniquement des demandeurs d’asile, plutôt que des particuliers – les élus soulevaient aussi des inquiétudes pour l’ordre public.
La Haute-Cour de Londres donne à l’hôtel jusqu’au 12 septembre pour évacuer ses occupants, sous réserve d’un appel. Le président conservateur du conseil local d’Epping s’est félicité de la décision, même s’il appelle les protestataires, dont la plupart se réclament de réseaux nationalistes, à ne pas célébrer la décision pour ne pas accentuer les tensions dans l’arrondissement londonien.
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La décision de la Haute-Cour pourrait encourager d’autres conseils municipaux à faire évacuer leurs propres hôtels visés par des manifestations – ils sont plusieurs dizaines à travers le pays.
Même s’il a promis d’arrêter de recourir à des établissements privés, en partie pour lutter contre la montée de l’extrême droite, le gouvernement travailliste n’a pas de stratégie durable pour héberger les quelque 30 000 demandeurs d’asile concernés et pourrait se trouver confronté à un lourd défi logistique et humanitaire.
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