Par
Thomas Bernard
Publié le
19 août 2025 à 17h43
À Nantes, l’incertitude plane toujours dans le quartier Doulon. Depuis le début de l’été, des riverains sont mobilisés contre l’installation d’un camp provisoire de Roms à proximité de leurs maisons. Les habitants du bidonville, situé au croisement du chemin du moulin des marais et de la rue de la Noé Garreau, sont sous la menace d’une expulsion d’ici le 28 août 2025. Un terrain de repli a été identifié par la Ville dans un quartier pavillonnaire de Doulon. Un lieu refusé par « le collectif Doulon » et les associations de soutien aux Roms.
Ce jeudi 14 août 2025, les riverains du terrain d’insertion temporaire controversé et des associations soutenant les droits des Roms ont participé à une réunion organisée par la Ville. Les divers acteurs ont échangé avec Simon Citeau, adjoint au maire et élu du quartier Doulon-Bottière.
La Ville veut rassurer et prône le dialogue
« C’était important d’ouvrir le dialogue, d’écouter, d’entendre les inquiétudes et les questions qui sont légitimes », indique Simon Citeau à actu Nantes.
C’est le manque de communication de la Ville de Nantes concernant la potentielle installation de familles Roms sur le terrain de repli qui avait suscité la colère des riverains. Était également dénoncé le choix du terrain dont « les conditions de vie et d’accueil sont inacceptables ».
Je retiens de nos échanges qu’il y a un intérêt partagé sur les conditions de vie des familles qui sont dans les bidonvilles. Ce qui inquiète les riverains, c’est surtout l’évolution de leur environnement direct qui est en très grande proximité et qui génère des craintes. Je l’entends.
Simon Citeau, adjoint au maire en charge du quartier Doulon-Bottière
Aucune décision définitive n’a été prise à l’issue de la réunion. Pour l’heure, les travaux de sécurisation sont actuellement suspendus sur la parcelle controversée.
Simon Citeau prône la poursuite du dialogue entre les diverses parties dans les prochains jours afin de faire un point sur l’évolution du dossier. Du côté du « collectif Doulon », on évoque des « échanges courtois » même si les habitants « restent méfiants » pour la suite.
Votre région, votre actu !
Recevez chaque jour les infos qui comptent pour vous.
S’incrire
Une association demande la suspension de l’expulsion
Simon Citeau a rappelé l’enjeu de résorption des bidonvilles à l’échelle métropolitaine et s’est engagé à préserver le dialogue « entre tous les acteurs qui travaillent sur la résorption des bidonvilles », c’est-à-dire : Nantes Métropole, la Ville de Nantes, le Département et l’État.
« On était seul (la métropole, NDLR) pour répondre aux inquiétudes des habitants de Doulon mais la stratégie globale de résorption des bidonvilles et l’action est bien collective. »
Pour l’élu, la Ville doit faire face à un « calendrier contraint qui complexifie le dossier ».
En raison d’une décision prononcée par le Tribunal Administratif en février 2024, Nantes Métropole doit mener des « compensations environnementales » pour restaurer des zones dégradées lors de la première phase du projet d’aménagement urbain de la ZAC Doulon-Gohards. Le camp de Roms du Chemin du Moulin des Marais a été identifié par Nantes Métropole comme une aire de compensation environnementale.
Lors de la réunion du 14 août et dans un courrier écrit aux élus le samedi 16 août, l’association Roata a demandé de « surseoir la procédure d’expulsion du bidonville » et « d’informer la Préfecture afin qu’elle n’accorde pas son droit de mobiliser l’usage de la force publique, dès à présent et tant qu’une solution de relogement des familles soit effective ».
« Il faut sortir temporairement la parcelle, occupée par les habitants roms, du périmètre des aires de compensation, en attendant la création concertée d’un terrain de repli », suggère Philippe Barbo de l’association Roata.
Dossier à suivre.
Personnalisez votre actualité en ajoutant vos villes et médias en favori avec Mon Actu.