Au lendemain de l’imposante (par le nombre des participants) rencontre organisée par Donald Trump dans la capitale fédérale, les tractations se poursuivent. Pour quelles avancées ?
Jamais un sommet sur la paix en Ukraine n’avait débouché sur de si nombreuses perspectives de scénarios d’avenir. Des scénarios, qui plus est, aussi opposés les uns aux autres. Ils varient de l’optimisme au pessimisme le plus sévère, en passant par l’urgente prudence. État des lieux.
La paix est-elle à portée de main ?
C’est sans doute la question la plus difficile à laquelle il faudra répondre. Même si Donald Trump, le président des États-Unis, et Friedrich Merz, le chancelier allemand, estime qu’on y verra plus clair dans les « deux semaines » à venir, rien n’est moins sûr. Certes, le président américain, en est déjà à « commencer les préparatifs » d’une rencontre directe entre Volodymyr Zelenski, le président ukrainien, Vladimir Poutine, le président russe.
Signe qu’une étape a été franchie après le sommet de lundi 18 août à Washington. Signe aussi d’un certain optimisme puisqu’une telle rencontre était impensable il y a peu. La prudence est d’autant plus de mise qu’Emmanuel Macron ne semble pas faire vraiment confiance à Vladimir Poutine.
Pour le président français, ce dernier est « un prédateur, un ogre à nos portes » qui « a besoin de continuer de manger » pour « sa propre survie ». Il appelle les Européens à « ne pas être naïfs » face à la Russie qui sera « durablement une puissance de déstabilisation ».
2. Quelle pourrait être la prochaine étape ?
On l’a vu, Donald Trump œuvre à rendre réalité une rencontre entre Vladimir Poutine et Volodymyr Zelenski. Le président ukrainien n’en démord pas : pas de concessions territoriales. Il veut que son pays retrouve son intégrité territoriale et toute sa dimension géographique issue de la chute de l’Union soviétique. De son côté, la Russie, demande des garanties.
« Sans respecter les intérêts de sécurité de la Russie, sans respecter pleinement les droits des Russes et des russophones qui vivent en Ukraine, il ne peut être question d’aucun accord à long terme, car ces causes doivent être éliminées de toute urgence dans le cadre du règlement », a déclaré Sergueï Lavrov, le chef de la diplomatie russe.
En écho, Donald Trump a estimé mardi, sur Fox News, que « l’Ukraine n’aurait pas dû demander à rejoindre l’Otan ». Tout en estimant également « possible que Poutine ne veuille pas conclure d’accord » avec l’Ukraine. « Nous allons en savoir plus sur le président Poutine dans les deux prochaines semaines ».
3. Quelle place pour les Européens ?
Leur seule présence, et en nombre, lundi à la Maison Blanche, montre leur poids dans la résolution du conflit ukrainien. Signe qu’ils ne se laissent pas compter par la position de Vladimir Poutine, dès mardi ils annoncent, par la voix du gouvernement britannique, que les dirigeants européens envisagent malgré tout de nouvelles sanctions contre la Russie.
De plus, la « coalition des volontaires », qu’ils représentent, s’est réunie mardi. Ils ont convenu une rencontre prochaine avec leurs homologues américains « dans les prochains jours », pour discuter de la sécurité de l’Ukraine. Il s’agira de « préparer le déploiement d’une force de réassurance si les hostilités prenaient fin », selon le bureau du Premier ministre britannique Keir Starmer.
Volodymyr Zelenski refuse une rencontre à Moscou
Lors de l’appel téléphonique, lundi, avec Donald Trump, Vladimir Poutine aurait proposé d’organiser la réunion bilatérale avec Volodymyr Zelenski à Moscou. Refus du président ukrainien. Pour Emmanuel Macron, une telle rencontre doit de tenir à Genève, en Suisse. « Ce sera un pays neutre, et donc peut-être la Suisse, je plaide pour Genève, ou un autre pays. La dernière fois qu’il y a eu des discussions bilatérales, c’était à Istanbul », a-t-il plaidé. Mardi, les autorités helvétiques ont annoncé qu’elles offriraient « l’immunité » au président russe, visé par une inculpation devant la Cour pénale internationale, à une seule condition : qu’il vienne « pour une conférence de paix ».
Enfin, le président du Conseil européen, António Costa, a déclaré mardi que le processus visant à faire de l’Ukraine un membre de l’Union européenne devait se poursuivre. Il a également réaffirmé que l’Europe devait participer aux futures négociations de paix aux côtés de l’Ukraine, de la Russie et des États-Unis.