En quête d’histoires et de storytelling à la Hollywood, Ligue 1 + n’avait même pas osé l’imaginer dans ses rêves les plus fous. Pas de problème, l’OM lui a servi la plus belle crise de ses dix dernières années, à égalité peut-être avec le départ de Marcelo Bielsa lors de la première journée de la saison 2015-2016 après une défaite au Vélodrome contre Caen.
En se foutant sur la tronche dans les vestiaires après un revers aussi honteux que prévisible à Rennes, après un but de Blas dans les arrêts de jeu malgré une supériorité numérique, Adrien Rabiot et Jonathan Rowe ont ouvert l’un des plus gros bordels de l’histoire de l’Olympique de Marseille. Le club a officiellement annoncé qu’il souhaitait le départ des deux hommes, immédiatement placés sur la liste des transferts par le club, ouvrant la porte à une saison que l’on imagine déjà mémorable. Tous les scénarios sont désormais envisageables. Voici le nôtre.
Hypés de fou par le recrutement, les amicaux et la série sur la saison dernière, on démarre logiquement par une défaite à Rennes (but de Rongier) puis un nul arraché contre le PFC (but de Lopez qui célèbre pas) et évidemment une défaite à Lyon après les avoir vanné tout l’été 🤷♂️ https://t.co/BGT4sjfQq5 pic.twitter.com/h5RMcH0bob
— Lino Treize (@LinoTreize) August 11, 2025
L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement
En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.
Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies
J’accepteOM – Paris FC, stade Vélodrome, 23 août 2025
C’est dans un Vélodrome surchauffé mais tiraillé entre la volonté farouche de soutenir Roberto De Zerbi coûte que coûte, et la crainte d’avoir été trompé sur la marchandise avec un coach aux airs de fou du bus, que les Olympiens débarquent sur la pelouse avec les guibolles en papier crépon. L’occasion pour le promu parisien de tirer sur le corbillard ne demande qu’à être saisie, et, comme si le destin ne s’était pas déjà assez acharné sur ce club, c’est un Maxime Lopez mi-heureux, mi-dépité, qui vient égaliser d’un vieux but de raccroc à la 98e minute de jeu, une heure après l’ouverture du score marseillaise et l’habituelle domination stérile qui s’ensuit. La bronca du Vél est à la hauteur du début de saison. Et dire que dans une semaine il va falloir aller à Lyon, jamais aussi bon que quand son homologue olympien est au fond du trou.
OL-OM, Groupama Stadium, 31 août 2025
Interdits de déplacement, les supporters de l’OM ne se font guère d’illusion quant à l’issue de ce match. Un an après avoir climatisé le Parc OL sur un but de Rowe à la 97e minute, ils savent d’avance, comme nous, que ce match sent le pâté de tête. Deux mois plus tôt, l’OM fêtait sa qualif en Ligue des champions quand l’OL bookait les chambres de l’hôtel IBIS de Rodez pour la première journée de Ligue 2, mais comme le veut la théorie dite des « Olympiques inversés », les mouches ont changé d’âne et l’OL s’impose sans forcer face à une équipe qui ne sait plus où elle habite. Furieux contre l’attitude de ses joueurs, qu’il traite de « petites ballerines sans couilles » devant les caméras en immersion de Ligue 1 +, De Zerbi oblige le groupe à rentrer à pied à Marseille car, on cite, « ça leur fera les pieds à ses tocards ». De toute façon, pas le choix, le car est tombé en panne après s’être fait caillasser sur la route du Groupama Stadium.
OM – Barça, stade Vélodrome, mardi 16 septembre 2025
Et c’est dans cette ambiance à la « Squideu Gamesss » que les Marseillais lancent leur campagne européenne, trois ans après leur dernière apparition en Ligue des champions, contre… Le FC Barcelone. Hé ouais, quand ça ne veut pas… face à 11 plots dépressifs, Lamine Yamal leur fait la danse de leurs beaux jours et claque un quadruplé qui relance la course au Ballon d’or sur les réseaux (alors que les votes sont clos depuis trois semaines). Manque de pot, les fans marseillais ne peuvent fêter la bonne nouvelle, tiraillés entre leur club de cœur et leur autre club de cœur.
OM – PSG, 21 septembre 2025
Après avoir aligné une équipe B depuis le début de la saison, Luis Enrique décide de respecter l’institution marseillaise en alignant un 11 stratosphérique sur la pelouse du Vélodrome, peu ou prou celui qui a martyrisé l’Europe la saison passée et détruit l’Inter en finale. Et si les Italiens s’étaient ridiculisés en prenant une manita dans les gencives, que dire du 6-0 infligé par les Lucho Boys à l’issue de la rencontre ? Devenu aussi rouge que le troisième maillot parisien arboré ce soir-là à Marseille, Roberto De Zerbi rend les armes.
Comme Marcelo Bielsa avant lui, le coach italien annonce sa démission en conférence de presse. Dans les gradins, l’ambiance est au moins aussi pourrie et Pablo Longoria, qui venait d’apprendre le départ de De Zerbi en direct sur Twitter, se fait courser par des supporters en colère qui lui promettent le goudron, le Pastis et les plumes. Il réussira malgré tout à quitter le stade sous escorte et prendre la fuite à bord de la voiture du jeune stagiaire à la com’ du club qui se demande bien où il a foutu les pieds. « Vamos, vamos, lui hurle un Longoria en panique. Et tu ne t’arrêtes pas avant d’avoir passé la frontière espagnole ! »
Strasbourg – OM, 28 septembre 2025
Sans nouvelle du président de l’OM qui, on l’apprendra le lendemain matin, est allé se retrancher dans la maison familiale auprès de sa maman chérie, dans la région de Huesca, en Espagne, Mehdi Benatia n’a d’autre choix que de prendre les rênes de l’équipe mais aussi du club, dans un rôle de double-casquette entraîneur-président. Mais le contexte est trop compliqué, même pour lui, et le meilleur ami de la commission de discipline de la LFP dégoupille lors du déplacement à Strasbourg, une semaine plus tard.
Furieux du pénalty litigieux accordé aux Alsaciens dans les arrêts de jeu, Benatia déboule en furie dans le vestiaire de Clément Turpin, que l’on retrouvera quelques instants plus tard accroché au portemanteau, ses jambes fluettes se balançant dans le vent tel Jamel Debbouze dans Astérix et Cléopâtre. « Il est bizarre ce sol, il est pas palpable. » Cette scène, caviardée par les caméras de Ligue 1 +, fuitera malgré tout sur les réseaux sociaux quelques minutes plus tard grâce à un CDD en quête de buzz et de followers.
La chute de Benatia, 1er octobre 2025
Interdit de toutes fonctions officielles à vie dans le championnat de France, Benatia est le dernier homme du trio que l’on pensait indestructible à quitter un navire qui ressemble de plus en plus à un vulgaire rafiot. C’est donc tout naturellement que Rachid Zeroual, le chef des ultras marseillais des South Winners, propose ses services au peuple bleu et blanc pour « remettre de l’ordre dans ce putaing de merdier » et assurer la transition en attendant la nomination d’un nouveau président. En attendant l’arrivée de l’homme providentiel, Zeroual est aperçu à la terrasse de l’hôtel Intercontinental de Marseille, en grande discussion avec Rolland Courbis, alors pressenti pour jouer les pompiers de service sur le banc. Publiée sur les réseaux sociaux par un insider peu scrupuleux, la photo des deux hommes déclenchera une levée de boucliers dans les rangs des ultras de l’OM. Le retour de Courbis fait pschitt.
Christophe Galtier déboule, 4 octobre 2025
Craignant qu’ils ne terminent le boulot entamé en septembre 2023 en passant la Commanderie au napalm, Franck Mc Court n’a d’autres choix que de reprendre les choses en main. Arrivé à la veille du déplacement à Metz, le propriétaire de l’OM annonce avoir trouvé un accord avec… Christophe Galtier, l’ancien entraîneur du PSG, annoncé un temps à l’OM après le départ de Tudor. Et c’est donc tout naturellement que le coach nouvellement nommé à Neom, en Arabie saoudite, casse son contrat avec les Saoudiens pour « vivre son rêve de gosse et entraîner l’Olympique de Marseille », relançant par la même occasion la rumeur du rachat du club par la patrie des droits de l’homme.
L’occasion idéale pour le journaliste Thibaud Vézirian de publier une nouvelle vidéo sur YouTube intitulé « alors les rageux, qui c’est qu’avait raison au final ? ». Le soir même, une silhouette apparaît au loin dans les calanques : c’est l’élu Christophe Galtier, cheveux au vent, qui débarque à toute balle à bord de son char à voile customisé et repeint aux couleurs de l’OM. La suite appartient à l’histoire.