Il n’est ni espion, ni corrompu par la Russie. Il n’avait même pas le moindre rapport avec Moscou avant la semaine dernière. Et pourtant, Mark Warren, originaire de l’Alaska, a bien reçu une moto russe de la marque Ural, valorisée à 22 000 dollars, soit un peu plus de 19 000 euros, directement de la part du gouvernement russe.

La raison ? Le retraité, résident d’Anchorage, lieu de la rencontre la semaine dernière entre Donald Trump et Vladimir Poutine au sujet des négociations sur la guerre en Ukraine, est devenu un phénomène viral en Russie depuis quelques jours. Filmé par une équipe de télévision russe près de chez lui en marge du sommet, il avait fait part de ses difficultés à faire réparer sa propre moto de la marque Ural.

« S’ils veulent quelque chose de moi… »

« C’est devenu viral, c’est complètement dingue, et je ne sais pas pourquoi, parce que je suis vraiment quelqu’un de super normal, a expliqué Mark Warren ce mardi à Associated Press. Ils ont juste interviewé un vieux sur une Ural, et pour une raison inconnue, ils ont trouvé ça cool. »

Deux jours avant le sommet Trump-Poutine, cet inspecteur des incendies de la ville à la retraite a reçu un appel inattendu d’une journaliste russe, qui lui a annoncé la nouvelle : Moscou a décidé de lui offrir une Ural toute neuve de couleur verte avec side-car. Un cadeau organisé par l’intermédiaire de l’ambassade de Russie aux États-Unis.

Mark Warren a d’abord pensé à une arnaque et n’a pas donné suite, avant d’être recontacté trois jours plus tard. Un rendez-vous lui est alors proposé dans un hôtel d’Anchorage pour lui remettre le véhicule. Sur place, sur le parking de l’hôtel, six hommes l’attendent avec la moto. « J’en suis resté bouche bée, raconte-t-il. Je me suis dit : Tu te moques de moi. »

Mark Warren a fini évidemment par accepter le cadeau, remarquant, sur les papiers du véhicule, que ce dernier avait été fabriqué le 12 août en urgence. Fondée en 1941 en Sibérie occidentale, l’entreprise assemble désormais ses motos à Petropavlovsk, au Kazakhstan.

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Il a, en revanche, refusé la contrepartie demandée : une petite interview. « S’ils veulent quelque chose de moi, ils vont être terriblement déçus », a-t-il prévenu. Le retraité a tout de même été filmé à bord de son véhicule pendant qu’il roulait doucement sur le parking. S’il peut profiter désormais de sa moto flambant neuve, Mark Warren craint d’être « poursuivi par des ennemis parce que j’ai une moto russe… Je ne veux pas de ça pour ma famille. »