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- 1. Affiche de l’exposition
« Maximilien Luce, l’instinct du paysage », au Musée de Montmartre
Photo : Musée de Montmartre - Voir l´image dans sa page
L’affiche d’une exposition doit être séduisante et pertinente à la fois, capter le regard du passant, pour lui donner une idée du sujet et l’envie d’en savoir davantage en un battement de cils. Le choix est rarement évident.
Pour annoncer l’exposition qu’il consacre à Maximilien Luce, le Musée de Montmartre a misé sur une valeur sûre : une affiche montrant un paysage néo-impressionniste tout scintillant de couleurs (ill. 1). Mais là encore, l’affiche ne donne qu’une idée partielle de l’exposition, qui mérite le détour justement pour les œuvres moins attendues qu’elle déploie, les peintures du Pays Noir étant sans doute les plus fascinantes (ill. 2). « Ce pays m’épouvante […] C’est tellement terrible et beau que je doute de rendre ce que je vois. » confia Luce à son ami Henri-Edmond Cross. Il faut également souligner la qualité de ses dessins et de ses lithographies, la surprise en outre que ménage une vitrine dans laquelle sont réunis des objets décorés de sa main, coffret en bois peint et assiettes en faïence.
Car Luce ne fut pas seulement un peintre néo-impressionniste ; il prit d’ailleurs très vite des libertés par rapport à la leçon de Paul Signac, tout en restant l’un de ses amis proches. Il rejoignit la Société des artistes indépendants en 1887, et participa jusqu’à sa mort à ses expositions « sans jury ni récompenses », devenant vice-président de la Société, puis président à la mort de Signac en 1935, avant de démissionner pour protester contre la discrimination à l’égard des juifs en 1940.
Artiste anarchiste avant tout, il fit preuve d’une indépendance d’esprit tout au long de sa vie. Lorsque fut assassiné le président Carnot, Luce fut arrêté pour la simple et bonne raison qu’il avait fourni des illustrations à des journaux tels que La Révolte et Le Père Peinard. Emprisonné à Mazas,…