Par
Enzo Legros
Publié le
20 août 2025 à 17h47
Dans les couloirs du CHU de Toulouse, les membres du personnel médical rattachés aux urgences sont loin de vivre un été tranquille. Bien qu’ils soient habitués à travailler au rythme effréné de leur métier jour et nuit, toute l’année, la tension reste palpable aux admissions cet été 2025. Après une première vague de chaleur début juillet, Toulouse a entamé le mois d’août avec une canicule historique, cause de nombreux maux dans la ville et au-delà de ses frontières. Le professeur Sandrine Charpentier, cheffe des urgences de Purpan-Rangueil, partage à Actu Toulouse les coulisses de cet été douloureux pour son service.
La canicule a rempli
« Rien que sur le mois de juillet, nous avons une hausse de 10 % aux urgences par rapport à l’année dernière », chiffre la responsable du pôle de secours. Déjà en 2024, l’été avait été moins extrême mais tout de même très difficile sur le plan sanitaire dans la région. Selon Santé publique France, 1 200 accueils en urgence liés à la chaleur avaient eu lieu de juin à septembre en Occitanie, pour 8 morts en Haute-Garonne.
Avec la longue canicule d’août 2025, les chiffres risquent de gonfler à la fin de l’année. Pour l’instant, les admissions ont clairement augmenté depuis le 1er juillet sur les sites de Purpan et Rangueil. « Lorsqu’une canicule démarre, les plus fragiles arrivent aux urgences au bout du troisième jour », sait d’expérience Sandrine Charpentier, aux commandes des urgences depuis 2017.
Les locaux saturés
La semaine de l’épisode caniculaire, le nombre d’entrées a atteint 450 admissions par jour au pôle adultes. « Le service de Purpan-Rangueil est dimensionné pour accueillir 280 à 380 personnes », soupire la responsable. Au-delà de ce seuil, les urgences entrent en saturation et les conditions d’attente peuvent devenir très difficiles pour les patients.
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Cette année, le sort s’acharne sur le service de secours qui a dû tenir pendant l’épidémie de grippe au début de l’année. Et cet été, la chaleur ne suffit pas à justifier l’explosion de la demande. Un autre phénomène alarmant touche la Ville Rose.
Les accidents de la route pèsent lourd
D’après le professeur Sandrine Charpentier, la saturation de son service n’est pas uniquement causée par les conséquences de la canicule. « Il y a énormément d’accidents de la route », déplore-t-elle. Sur le mois de juillet 2025, le nombre d’accidents en Haute-Garonne est exactement le même qu’en 2024 au même stade, à savoir 50 accidents.
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En revanche, la gravité de ces derniers est multiplié cette année, avec dix décès recensés dans le département en juillet, soit six de plus qu’en 2024.
Depuis le début de l’année, l’accidentalité est encore plus marquée sur les routes de Toulouse et ses alentours : 346 accidents, 37 morts et 441 blessés ont été recensés depuis le 1er janvier 2025 en Haute-Garonne. « L’été on a envie de faire la fête, mais il faut faire attention et ne pas oublier de penser à soi », rappelle Sandrine Charpentier, pour terminer.
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