Par
Rédaction Lille
Publié le
20 août 2025 à 18h00
À Lille (Nord), une quarantaine d’enfants ukrainiens, âgés de 10 à 14 ans, attendent tranquillement dans l’herbe, jetant des coups d’œil aux boissons et petites viennoiseries en train d’être préparées sur la table d’à côté. Mais d’abord, c’est le temps des discours. Charlotte Brun, première adjointe au maire, Martine Aubry, des représentants de clubs sportifs ainsi que le sous-préfet du Nord, étaient présents pour accueillir les enfants. Originaires de Kharkiv, ville jumelée avec Lille, ils sont arrivés avec six accompagnateurs. « Ces séjours de répit leur permettent de souffler, de retrouver un peu de légèreté et d’insouciance », souligne Charlotte Brun. L’élue insiste : il s’agit avant tout de défendre « le droit d’être des enfants ».
Un « séjour de répit » à Lille
La ville ukrainienne de Kharkiv est jumelée à Lille depuis 1978. C’est la 4e fois que la ville organise ces « séjours de répit » d’une quinzaine de jours loin des combats. Chaque séjour a un thème : nature, apprentissage du français… Cette fois-ci c’est le sport.
En effet, les quarante enfants sont issus de clubs sportifs de Kharkiv, notamment celui de basket. Trois associations locales participent à ce moment de paix pour les petits. Lille Basket, l’Entente Sportive La Labeuvrière, et l’association La Deûle.
Au programme : activités nautiques, basket, et surtout du calme. « Ce sont des enfants qui vivent confinés », rappelle Charlotte Brun, « Nous essayons de leur rendre ce droit d’être des enfants, de pouvoir jouer dehors, se détendre, profiter du calme. » Les jeunes sont arrivés le 15 août, après deux jours de bus à travers l’Europe pour arriver jusqu’ici.
Oleksii Ponikarovski, directeur de la coopération internationale de Kharkiv, prend aussi la parole dans un français impeccable, remerciant la ville de Lille pour cette initiative. « Il est compliqué pour moi de dire ce que je ressens en français… même en ukrainien j’aurais du mal », plaisante-t-il.
Il semble soulagé cependant de sortir ces enfants de l’atmosphère anxiogène de la guerre. « On ne sait jamais quand ça peut arriver… » Se désole-t-il d’une petite voix. Mais Oleksii apprécie la possibilité qu’ont ces enfants de retrouver le sourire. « L’objectif est de les remettre dans leur milieu naturel, leur rendre l’insouciance. Ils ont leur enfance volée, violée par la guerre ».
En plus de ces séjours, Charlotte Brun annonce l’envoi de 400 kits scolaires à Kharkiv, pour l’école déplacée dans les souterrains de la ville. « Nous voulons envoyer un peu de Lille dans les cartables des enfants ukrainiens », espère la 1ere adjointe.
« Les voir retrouver le sourire m’aide à me déconnecter «
Dès les discours terminés, les enfants ukrainiens se mettent à courir vers les boissons.Tous souriants, bougeant sans cesse, courant les uns après les autres.. Anastasia, coach de basket de 20 ans et joueuse professionnelle du club de Kharkiv les regarde avec joie. « Nous avons tous été surpris par l’accueil très chaleureux qui nous a été donné », avoue-t-elle. Si les enfants réussissent à se déconnecter des réalités de la guerre pendant leur séjour, l’actualité n’est jamais très loin.
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Pour Anastasia aussi, la déconnexion est complexe et particulière. « Je me détache en les voyant sourire et être heureux ».
Rapidement, elle ramène l’un des enfants, nommé Damir. Ce dernier ne tarit pas d’éloge pour le cuisinier de Phalempin, où ils sont logés. « Le silence, le calme ça soulage », souffle-t-il un peu après. Les dix prochains jours seront marqués par de nombreuses activités sportives, allant du paddle au football en passant par du pédalo.
Dimitri Petit
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