On pourrait presque croire que le problème est d’ordre linguistique. Si l’inflation a fortement diminué depuis son pic de 2022, de nombreux pays anglophones présentent encore des symptômes persistants, selon The Economist. Les résultats de leur étude révèlent en effet un clivage important, notamment en comparaison des pays de l’Union européenne et d’Asie. Les prix de base (hors alimentation et énergie) ont augmenté de 4,3 % au Royaume-Uni, de 3,2 % aux États-Unis, de 2,7 % en Australie et au Canada. À titre de comparaison, l’inflation japonaise est bien plus faible (+ 1,8 %, comme l’Italie) tout comme celle de la France (+ 1,6 %).

Les prévisions, elles aussi, ne sont guère au beau fixe. Si le voisin britannique s’en sort plutôt bien (2 % d’inflation attendus), les États-Unis doivent s’attendre à une hausse des prix de 5,5 %, 5,2 % pour le Canada et 4,2 % pour l’Australie. Le Japon, lui, pourrait contenir son inflation à 1,4 %, la France à 1,8 % et l’Allemagne à 1,5 %.

Selon The Economist, la grande majorité des articles de consommation d’un Britannique ont vu leurs prix augmenter de 2 %, une « dispersion de l’inflation » inhabituellement élevée. L’Australie, elle, souffre de coûts unitaires de main-d’œuvre (le montant payé aux travailleurs pour produire une unité de production) 5 % plus élevés au premier trimestre qu’il y a un an.Le cas des États-Unis

Certains facteurs peuvent expliquer pourquoi l’inflation est persistante dans ces pays. De 2022 à 2024, les gouvernements des pays anglophones ont accru leur déficit budgétaire de manière plus importante qu’ailleurs (deux points de pourcentage du PIB contre un point dans les autres pays). Selon le média, l’accueil de nombreux immigrants a également beaucoup joué : ces nouveaux arrivants, à court terme, pourraient faire grimper le prix de certains biens, notamment en matière immobilière. Cela pourrait heureusement ne pas durer : la plupart des gouvernements optent de plus en plus pour une austérité budgétaire tout en réduisant leur immigration.

À Découvrir



Le Kangourou du jour

Répondre



Aux États-Unis, cependant, une crainte persiste : que les droits de douane imposés par Donald Trump n’entraînent une nouvelle hausse de prix qui, par effet de ricochet, enjoindrait les entreprises à répercuter les coûts sur les consommateurs. L’indice d’inflation américain s’est fixé à 2,7 % en juillet, en dessous des anticipations de 2,8 %.

« L’ambiance est étonnamment optimiste, on dirait presque : “Quels droits de douane ? Qui s’en soucie ?” a estimé Neil Birrell, directeur des investissements chez Premier Miton Investors, cité par Bloomberg. On observe un détachement de la réalité économique et une vague d’optimisme ou d’exubérance sur les marchés boursiers. » Un détachement de courte durée ?

Toute l’actualité à 1€ le premier mois

S’abonner

ou