PORTRAIT – A 23 ans, la Française s’est imposée comme l’attaquante de pointe d’une sélection qui aborde la compétition en Thaïlande avec ambition.

La pointue des Bleues, Iman Ndiaye, a profité de la Ligue des nations cet été pour s’affirmer au plus haut niveau du volley-ball international, devenant l’une des principales armes offensives de l’équipe de France lors du Championnat du monde qui débute vendredi en Thaïlande.

Interrogée à Toulouse en mai avant le début de cette Ligue des nations (VNL), elle espérait profiter de la compétition pour progresser après des Jeux olympiques vécus comme remplaçante de Lucille Gicquel, et qui l’ont «réveillée» en la confrontant à la réalité de l’élite mondiale. Objectif atteint : Ndiaye (23 ans, 1,88 m) a pris la place d’attaquante prioritaire numéro 1 des Bleues lors de la compétition, dont elle a terminé deuxième meilleure marqueuse (première après la phase préliminaire) avec 19,4 points inscrits en moyenne par match. Elle s’est affirmée comme l’une des principales bonnes surprises individuelles côté français, aux côtés de la passeuse Enora Danard-Selosse.

Iman Ndiaye
Sandra Ruhaut / Icon Sport


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«Je ne dirais pas que c’est une surprise, car dès le début de l’été j’ai vu que ce groupe en général, et elle en particulier, avait une grosse marge de progression», répond Cesar Hernandez, sélectionneur de la France, pour qui Ndiaye «travaille bien, progresse et veut continuer à progresser. Bien sûr que les projecteurs vont se tourner vers elle, mais pour être meilleure marqueuse de la VNL vous avez besoin de bonnes réceptionneuses, de quelqu’un qui vous passe bien le ballon», ajoute l’Espagnol, qui met en avant «l’équipe».

Ndiaye refuse également les louanges, soulignant ses difficultés lors de la troisième semaine durant laquelle elle a été davantage scrutée par les adversaires, ou sa marge de progression au service, l’un de ses points forts mais où elle commet encore «trop de fautes». Même scories à gommer sur les attaques-placées juste après réception, quand le contre adverse est bien en place, ou face à un block «très haut». «Mais j’ai beaucoup gagné en confiance, je suis parvenue à trouver des bons blocks out (balle contrée par l’adversaire mais qui termine faute, NDLR), à intégrer des techniques pour varier de vitesse», consent Ndiaye, qui se sait plus attendue en Thaïlande.

Son père est l’agent de Wembanyama

«Il faudra que je sois plus agressive et plus smart (intelligente)», ajoute la joueuse qui use parfois d’anglicisme après avoir grandi aux États-Unis. Elle y a en effet déménagé à l’âge de 4 ans quand son père a installé la famille à Dallas pour raisons professionnelles : Bouna Ndiaye est le plus important agent du basket-ball français et s’occupe, via son agence ComSport, de la plupart des Français de NBA, dont Victor Wembanyama. La vedette du basket français était d’ailleurs le 6 juin dans les gradins de Pékin pour assister à la victoire des Bleues contre la Belgique, aux côtés de Bouna Ndiaye.

Un père entré de plain-pied dans le monde du volley avec sa fille, à qui il «envoie des rapports détaillés» de performances ou qu’il conseille, y compris techniquement – «il m’a poussé à prendre des risques au service». Par atavisme familial, Iman Ndiaye a donc commencé par la balle orange, «mais n’a pas trop aimé», a joué un peu au tennis avant d’essayer le volley-ball dans les pas de sa sœur «vers 10-11 ans». Elle intègre ensuite les Bruins d’UCLA, la prestigieuse université californienne, avant de migrer en Europe lors de la saison 2023-2024 (Thüringen en Allemagne puis Chamalières) puis de s’exiler un an plus tard dans le championnat turc, à Keçiören.

Iman Ndiaye en action lors des derniers JO
Hugo Pfeiffer / Icon Sport

Dans la meilleure ligue en Europe avec celle d’Italie, elle a passé un cap, confrontée tous les jours à l’entraînement à une «forte intensité», et quasiment à chaque match à des «contres qui montent haut». Elle restera la saison prochaine en Turquie, mais à Nilüfer, où l’attend un rôle de titulaire. Après un Mondial où elle espère, comme toute cette jeune équipe de France, poursuivre sa progression.