Alors que les étés se font plus secs et les incendies plus fréquents, les bénévoles de la Défense des forêts contre l’incendie (DFCI) Aquitaine veillent chaque jour sur les massifs forestiers. Dans le Blayais, ils protègent 12 000 hectares de forêt.

« L’association régionale DFCI Aquitaine, regroupe quatre unions départementales (Dordogne, Gironde, Landes, Lot-et-Garonne) et rassemble 212 Associations syndicales autorisées (ASA), qui s’appuient sur plus de 2 500 bénévoles. Et la Charente veut nous rejoindre », explique, d’entrée, Hervé Capdeville, le président de l’ASA du Blayais. Il rappelle que les incendies sont en grande majorité causés par des comportements inappropriés. Un simple mégot jeté sur un bord de route, même éteint en apparence, peu provoqué des incendies gigantesques, dont on a pu voir les conséquences dernièrement.

Une mission renforcée

Aux côtés de ses vice-présidents Thierry Soulignac et Bernard Hervé, Hervé Capdeville, affirme que, après les incendies de 2022, l’État a confié aux ASA la mission de surveillance du massif forestier. « Nous avons été chargés d’organiser des patrouilles quotidiennes, et nous avons reçu un véhicule 4×4 pour effectuer ces tournées », explique-t-il.

Ils sont aujourd’hui 17 à arpenter quotidiennement les forêts du secteur, âgés de 28 à 78 ans. Tous ont en commun un engagement fort. Certains sont d’anciens sapeurs-pompiers, d’autres propriétaires forestiers ou élus locaux. Tous partagent la volonté d’être utiles. « On aimerait monter le curseur à 20. » Leur mission est claire : prévenir les risques, signaler tout départ de feu. Chaque jour, ils patrouillent, par secteur, pour faire de la prévention, rappeler que la circulation des véhicules à moteur est interdite sur les pistes forestières. Les véhicules des patrouilles sont géolocalisés et interconnectés à la gendarmerie et au Sdis, pour une intervention rapide en cas d’alerte.

L’ASA du Blayais couvre à elle seule 13 communes (1), soit près de 12 000 hectares de forêts, répartis entre 1 800 propriétaires. Chacun d’eux paie une cotisation à l’hectare (2) qui alimente un budget annuel de 50 000 euros, complété par des subventions de l’Europe, de la Région Nouvelle-Aquitaine et d’autres partenaires.

Prévenir les risques

Ce budget, permet à la DFCI de financer l’entretien des pistes (pose de calcaire), la maintenance des véhicules, la construction de points d’eau, ainsi que le forage lorsque nécessaire. « Le feu suit l’homme », rappelle Hervé Capdeville, évoquant les dépôts sauvages d’ordures, encore trop fréquents, et souvent à l’origine de départs de feu. Pour limiter les risques, plusieurs communes comme Laruscade et Saint-Christoly-de-Blaye ont choisi d’installer des barrières à l’entrée des pistes forestières. D’autres, comme Saint-Savin, y réfléchissent également. « Seuls les ayants droit que sont les pompiers, les propriétaires forestiers, les entreprises autorisées et les chasseurs peuvent circuler sur ces voies », insiste le président de l’ASA.

Il rappelle quelques règles simples pour limiter les risques incendie : En forêt, ne pas allumer de feu, ne pas fumer, ne pas jeter de déchet, ne pas circuler avec des véhicules à moteur en dehors des voies ouvertes au public, ne pas camper. « La prévention est l’affaire de tous ! », conclut Hervé Capdeville.

(1) Campugnan, Cartelègue, Donnezac, Étauliers, Générac, Laruscade, Reignac, Saint-Aubin-de-Blaye, Saugon, Saint-Christoly, Saint-Yzan-de-Soudiac, Saint-Savin, Val-de-Livenne.

(2) Droit fixe de 7 euros plus 2 euros par hectare.