En promenade au bas de l’avenue des Champs-Élysées (VIIIe) ce jeudi 17 avril, les têtes de nombreux badauds se tournent vers la façade tout juste rénovée du 26. L’îlot de plus de 12 000 m2 qui lie la célèbre artère parisienne à la rue de Ponthieu vient d’achever son entière réhabilitation. Un immense projet à quelque 50 millions d’euros. Et déjà, son rez-de-chaussée s’anime.
Derrière la devanture rénovée au style minimaliste se découvre « un palais ». Pénétrer dans le Bacha Coffee, c’est être surpris par une explosion de couleurs, cette hauteur sous plafond rare à Paris, ces plantes exotiques, et par l’odeur du café qui se mêle au parfum d’ambiance oriental. Certes déjà présente dans la galerie du Ritz (Ier), la réputée enseigne marocaine, née à Marrakech en 1910 au sein du palais Dar el Bacha, vient d’ouvrir sur les Champs-Élysées son premier vaisseau amiral européen.
200 cafés du monde
Le commerce aux quelque 1 500 m2 de surface propose 200 cafés différents, « issus de grandes plantations du monde », souligne Taha Bouqdib, PDG du groupe qui compte 31 établissements sur la planète et aspire à développer la marque en Europe – des ouvertures sont à venir à Londres et en Italie – et à s’implanter dans toutes les grandes capitales du monde à l’horizon 2030. « Tous nos cafés sont 100 % arabica, avec cet après-goût toujours très doux », pouvant être servis avec une crème vanille et une gelée de café.
Avenue des Champs-Elysées (VIIIe), ce 17 avril 2025. Les cafés sont issus de nombreux terroirs situés aux quatre coins du monde. LP/Paul Abran
Le magasin dans lequel une centaine de personnels a été embauchée pour accueillir autant de clients en simultané sur trois étages conserve les marqueurs de l’enseigne historique : de confortables assises inspirées du début du XXe siècle, un mélange des couleurs, un sol en damiers noir et blanc. « Avec une touche parisienne, comme ces bibliothèques haussmanniennes », remarque le patron. Un salon en sous-sol peut aussi être privatisé.
« La décoration est typique »
Ce « palais dans l’immeuble » a nécessité 14 mois de travaux et d’aménagement, et plusieurs millions d’euros pour arriver à ce résultat : divers espaces de dégustation, un comptoir de viennoiseries faites maison, un autre pour « humer, découvrir nos cafés », provenant de 35 pays producteurs du Yémen à Hawaï, comme le Java Blue originaire d’Indonésie ou encore le café mexicain « El Flamingo ». Tous disponibles en grains ou moulus. Comptez une dizaine d’euros la cafetière, soit environ 3 tasses.
Avenue des Champs-Elysées (VIIIe), ce 17 avril 2025. Des croissants aux différentes saveurs sont vendues dans la boutique. LP/Paul Abran
Peu avant l’ouverture au public à 14 heures ce jeudi, certains curieux et amateurs de cafés s’impatientent déjà. « Celui de Marrakech est toujours rempli, il faut réserver, remarque cette jeune Parisienne originaire du Maroc. La décoration est typique, j’aperçois les teintes orange. Et j’adore leurs cafés ! » Bacha Coffee devrait prochainement disposer d’une terrasse en harmonie avec ses voisins des Champs-Élysées. « Nous voulions être sur l’avenue, elle est une porte sur le monde. »
Ainsi, « à quelques mètres du rond-point qu’il ravive, Bacha Coffee est une nouvelle adresse pour une conversation, une pause autour d’un café, ce qui, après tout, est le propre d’une avenue de proximité », se réjouit Marc-Antoine Jamet, président du Comité Champs-Élysées, association qui regroupe les 180 acteurs de l’avenue, qu’ils soient privés (Galeries Lafayette, LVMH – par ailleurs propriétaire du Parisien -, Renault…) ou publics (Grand Palais, Petit Palais…).
Et de conclure : « En même temps, c’est un peu de Marrakech, d’Istanbul ou du Caire qui s’installe, dans un décor de palace, pour un hymne à l’arabica, sur une avenue qui revendique aussi sa dimension internationale. »
Bacha Coffee, 26, avenue des Champs-Élysées (VIIIe), ouverture tous les jours de 9 heures à 22 heures, service en continu.