Pékin importe du pétrole sanctionné d’Iran, du Venezuela et désormais de Russie, grâce à des sociétés écrans et des navires fantômes. Et Téhéran joue un rôle central dans ce réseau.

Malgré les sanctions internationales, le pétrole continue de circuler. Depuis plusieurs années, un réseau complexe de sociétés écrans et de navires permet à certaines puissances de s’approvisionner en pétrole auprès de pays pourtant sanctionnés pour des raisons politiques ou économiques. Une enquête du Financial Times et de l’organisation C4ADS révèle comment l’Iran, le Venezuela et la Russie réussissent à exporter des milliards de dollars de brut vers la Chine, principal importateur mondial.

Selon le journal américain, au printemps 2019, un comptable iranien se présente sous le nom de Saeed Alikhani dans un cabinet d’avocat à Zoug, en Suisse, pour y proposer la création de sociétés offshore dans le cadre d’un accord commercial « inhabituel ». Son objectif est de mettre en place des hypothèques navales sur des pétroliers pour garantir des transactions avec des acheteurs chinois.

Ces hypothèques ne sont pas de simples prêts : elles permettent à Ocean Glory Giant – le courtier enregistré au Panama pour lequel il (…)