Par
Enzo Legros
Publié le
20 août 2025 à 12h23
Sur la place intérieure Saint-Cyprien, peu de passants ont remarqué la grande nouveauté de la rue de la République à Toulouse. Au dessus de leur tête, en traversant les passages piétons de la place, les feux tricolores n’affichent plus les couleurs rouges et vertes, mais clignotent orange vendredi 8 août. « C’est un bug je crois », suppose le gérant d’un restaurant de fast-food à proximité. En réalité, les trois feux de la place ne sont pas du tout « buggés ». Il s’agit d’une nouvelle expérimentation lancée par la mairie de Toulouse. L’objectif : soulager un axe souvent victime de bouchons. On fait le point.
Un trafic parfois dense aux heures de pointe
L’idée vient du maire du quartier Saint-Cyprien, Jean-Paul Bouche, et répond à de nombreuses demandes des habitants et des commerçants. « Beaucoup de personnes ont fait remarquer que le trafic bloquait à cet endroit-là aux heures de pointe », explique l’élu. Avec le fort passage routier, l’ancien feu de la rue de la République, qui relie directement la sortie ouest du Pont Neuf à la place intérieure Saint-Cyprien, causait notamment une accumulation de voitures problématique.
Les usagers de la rue de la République se sont bien adaptés aux nouveaux feux vendredi 8 août à 17h. (©Enzo Legros/actu Toulouse)
« Les habitants avaient remarqué que la pollution et les bouchons devenaient gênants », continue Jean-Paul Bouche. La solution du feu orange clignotant est simple, il correspond à un cédez-le-passage. Il suffit donc de laisser la priorité à tous les piétons et véhicules devant soi avant de s’engager. Vendredi 8 août à 17h, les voitures et les vélos empruntant la rue de la République l’ont bien compris.
Les commerçants ont souhaité la mise en place du feu clignotant pour mettre fin aux bouchons. (©Enzo Legros/actu Toulouse)
Le trafic est fluide et sans accroc, malgré un passage soutenu. « Je n’ai pas vu de bouchons cette semaine », confirme un commerçant idéalement placé pour surveiller le trafic.
Un dilemme qui ne date pas d’hier
Précisément, le feu clignotant n’est pas un concept totalement nouveau sur la rue de la République. Ce modèle de signalisation était déjà employé dans le passé au même endroit. « Mais à l’époque, les écoles ont fait savoir que les vélos et les voitures ne les laissez pas traverser, alors j’ai tranché pour les personnes les plus faibles », raconte le maire de quartier, qui avait alors pris la décision de mettre un feu tricolore classique.
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Mais si le passage au feu rouge permettait aux piétons de s’élancer sereinement sur la route, il a eu le désavantage de causer des bouchons au fil du temps. Un problème de résolu, mais un autre de créer, « il n’y a pas de solution miracle », pense Jean-Paul Bouche. Sous les nombreuses demandes des commerçants et des habitants, il a quand même décidé de retenter l’expérience du feu orange clignotant cet été.
« Je n’ai que des bons retours »
Sous l’abribus de l’arrêt « Saint-Cyprien-République », Michelle n’avait pas non plus remarqué le changement de signalisation. « Mais maintenant on ne peut plus commander le feu rouge pour traverser », s’interroge l’habitante retraitée du quartier. La réponse est non, « il va falloir être vigilant », en conclut Michelle. Mais la piétonne, comme les autres personnes sous l’abribus, sont prêtes à s’y adapter.
« Si ça permet de libérer les routes, je pense que ça vaut le coup », partage Valérie en attendant son bus. Pour l’instant, les constatations sont toutes aussi optimistes du côté de la mairie. « Depuis la mise en place, j’ai déjà eu des messages et je n’ai que des bons retours », assure Jean-Paul Bouche.
Un test jusqu’à fin septembre
L’expérimentation aura lieu jusqu’à la fin des grandes vacances, et sera prolongée jusqu’au 30 septembre. Le temps pour la municipalité de prendre la bonne décision. « Je demanderai l’avis du maire de Toulouse, car c’est un sujet fondamental même si on parle de quelques détails », annonce le maire de quartier.
Quand le test prendra fin, les habitants et les acteurs de la place intérieure Saint-Cyprien auront été sondées une nouvelle fois pour prendre une décision qui ne sera pas temporaire. « Je veux vraiment un point de vue réel sur le ressenti des habitants », ajoute Jean-Paul Bouche.
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