Publié le
21 août 2025 à 6h04
« On met 45 minutes pour traverser la commune, pour une distance de 3 kilomètres. Il y a trois ou quatre ans, c’était seulement aux heures de pointe, là c’est très souvent que cela arrive. Ce n’est plus possible, il faut que tout le monde ait conscience de ça ». Interrogé par Actu Toulouse au début de l’été 2025, Didier Castéra, le maire de Seilh, commune située au nord-ouest de Toulouse, ne masquait pas son exaspération. Cela fait maintenant plus de dix ans que des habitants et les élus successifs appellent de leur voeux la réalisation d’une déviation du village vers le nord du département. Une pétition a été lancée dès 2017, puis le projet a été étudié dans le cadre de la réalisation d’un nouveau pont sur la Garonne depuis 2019. Sauf que le projet de nouveau pont, un édifice très onéreux, ne connaît plus d’avancée concrète ces derniers mois alors qu’en 2019, l’idée était de commencer les expropriations en… 2026.
« En raison de son impact sur la Garonne et sur l’environnement, le projet fait l’objet de procédures administratives complexes imposées par la réglementation pour préserver les zones à forts enjeux environnementaux et évaluer son utilité publique », explique Toulouse Métropole sur son site. En attendant un dénouement administratif et financier pour le projet de nouveau pont, la déviation de Seilh se trouve en salle d’attente, et les habitants souffrent. On fait le point :
Depuis 2019, le projet est dans le plan routier pour l’agglo de Toulouse
La déviation de Seilh figure depuis 2019 dans le PAMM de Toulouse Métropole (Plan d’Aménagement Multimodal Métropolitain anciennement nommé PARM – Plan d’Aménagement des Routes Métropolitaines).
Le projet global pour mieux circuler au nord-ouest toulousain propose « le prolongement de la M902 depuis le MEETT en direction du nord, le contournement de Seilh et sa connexion à l’autoroute A62 au niveau de l’échangeur existant d’Eurocentre, avec un nouveau pont sur la Garonne ».
Traversée des bourgs, ronds-points… la galère
Un projet très attendu depuis près de dix ans face à une circulation totalement saturée sur la route de Grenade (Haute-Garonne), au nord-ouest de Toulouse. Actuellement, après avoir utilisé la 2×2 voies de la Voie Lactée qui relie l’aéroport au Parc des Expositions, les automobilistes circulent ensuite sur des routes départementales pour rejoindre les communes de Seilh, Aussonne et Merville.
Traversée des bourgs, ronds-points, pont de Gagnac saturé et bientôt en travaux, tout devient alors compliqué…
Attendue depuis près de 10 ans
« Les routes actuelles sont dimensionnées pour la campagne. Nous ne demandons pas un simple contournement de Seilh, mais bien le prolongement de la voie lactée, afin de connecter le pôle aéronautique avec Eurocentre et l’autoroute de Montauban. Ce prolongement aurait un intérêt économique », exprimaient des riverains réunis au sein du collectif Cap 902, dès 2017, auprès d’Actu Toulouse.
Les automobilistes tentent des raccourcis
Depuis huit ans, le niveau de circulation a encore augmenté dans ce secteur de l’agglomération, et désormais, c’est un peu « sauve qui peut à Seilh ».
« Pour éviter la traversée centrale du bourg, les automobilistes passent par certains lotissements qui subissent là aussi une hausse du trafic, avec le danger que cela représente, estime le maire. Rien que pour ça, la déviation de Seilh est une nécessité. Fort de ce constat, le fait que le projet de nouveau pont sur la Garonne risque d’être figé jusqu’aux municipales ne doit pas nous empêcher de travailler techniquement pour lancer le projet de déviation qui doit être mené indépendamment du projet de pont. Il faut d’abord savoir où cette déviation passera, en sachant qu’une grande majorité du tracé se trouvera sur les communes d’Aussonne et Beauzelle », explique l’élu.
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Un tracé à préciser
Dès la fin des années 2010, des études sur la faune et la flore avaient en effet révélé l’existence d’une zone humide en bordure du golf de Seilh ce qui rendait caduc le tracé initial situé à proximité du golf. Depuis, un léger décrochage a été prévu au niveau de la commune d’Aussonne sans qu’il ne soit définitivement acté.
Clairement, pour réaliser la déviation, du foncier privé devra être racheté par Toulouse Métropole.
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