« Une situation préoccupante et inédite ». Ces dernières semaines, la France métropolitaine est confrontée à une hausse importante des cas de maladie tropicale de la dengue, du chikungunya et du West Nile. Transmis par des piqûres de moustique, l’été 2025 s’avère historique.

« On a déjà atteint quasiment le total de la saison précédente avant même d’avoir passé cette période de pic », déplore Rachel Bellone, chercheuse dans l’unité Arbovirus et Insectes Vecteurs de l’Institut Pasteur.

Ce mercredi Santé publique France a identifié « 27 épisodes de chikungunya totalisant 154 cas France hexagonaux », soit une hausse de quatre foyers et de quarantaine de cas par rapport à la semaine précédente. Une situation d’une ampleur inédite.

Même hausse des cas pour la dengue, lui aussi transmis par les piqûres de moustique. Sept foyers ont été identifiés pour 13 cas, contre six foyers et onze cas la semaine dernière.

La fièvre « West Nile » ou fièvre du Nil occidental, qui n’est pas transmise par le moustique-tigre mais par la variété Culex, plus courante en France métropolitaine est elle aussi très virulente. 13 ont été recensés cet été, dont la plupart en région parisienne.

« Des foyers plus nombreux et importants »

Une explosion des cas liés surtout à la généralisation du moustique-tigre sur l’ensemble du territoire, ce dernier étant vecteur de la dengue et du chikungunya.

Une situation « assez préoccupante » pour Rachel Bellone, par rapport aux étés précédents. « Les premières années, quand on a eu les premières détections, ce n’était pas forcément récurrent. Les foyers sont donc de plus en plus nombreux et importants », explique-t-elle.

La raison de cette explosion des cas ? La présence généralisée des moustiques-tigres sur l’ensemble du territoire favorisé par l’installation d’un climat chaud sur l’ensemble de l’Hexagone.

« Le moustique-tigre est arrivé en 2004 dans le sud de la France et, en 20 ans, il a colonisé la quasi-totalité du territoire. Et il y a des épidémies un peu partout dans le monde : quand les gens voyagent et reviennent sur le territoire, ils retrouvent le moustique, un vecteur compétent, toutes les conditions sont réunies pour une transmission », complète Rachel Bellone.

Ces trois maladies ont des symptômes proches, s’apparentant à un état grippal avec de la fièvre et des douleurs musculaires.