Chaque jour, ce sont des milliards de tasses de café qui sont avalées quotidiennement à travers le monde. Boisson prisée tant pour son goût que pour son action stimulante (due à la caféine, un alcaloïde également présent dans le thé), elle est pour beaucoup un carburant matinal ou un plaisir réconfortant.

Comme n’importe quelle substance, celui-ci peut néanmoins devenir toxique s’il est consommé à outrance. Jusqu’à quel point pouvez-vous donc enchaîner les tasses sans qu’il devienne nocif à votre santé ? Une monumentale méta-analyse publiée en 2017 dans la revue BMJ s’est penchée sur la question, et lui a apporté une réponse solide : entre trois et quatre tasses par jour seraient non seulement sans danger, mais potentiellement bénéfiques pour la santé.

Bonne santé et café : une question d’équilibre

Cette étude s’est appuyée sur l’analyse croisée de plus de 200 travaux scientifiques, incluant à la fois des études d’observation et quelques essais cliniques. Un corpus gigantesque, qui a permis aux six chercheurs à l’origine de cette dernière de discerner quelle tendance se dessinait sur le lien unissant la consommation de café et la santé à long terme.

D’après les chercheurs, les amateurs de café qui en boivent trois à quatre tasses par jour auraient moins de risques de mourir que ceux qui n’en boivent jamais. À ce niveau de consommation, les bénéfices pour la santé sont les plus évidents, toutes causes de mortalité confondues.

Pour arriver à cette conclusion, les auteurs se sont appuyés sur un indicateur statistique appelé risque relatif, ou RR. Ce RR étant de 0,83, il signifie que les buveurs modérés de café ont en moyenne 17 % de risque en moins de décéder pendant la période d’observation, par rapport aux non-buveurs. Ce chiffre est obtenu en comparant les taux de mortalité entre deux groupes de population : les consommateurs et les non-consommateurs.

Une même tendance a été observée concernant certaines causes de mortalité, lorsqu’elles sont prises isolément. Maladies cardiovasculaires, maladie de Parkinson (corroborant cette autre étude sur le lien entre consommation de café et démence), et même certains cancers : les buveurs modérés en sont également mieux protégés.

« La consommation de café semble globalement sûre dans les niveaux habituels, et plus susceptible d’être bénéfique que nocive », concluent les chercheurs. Nuance importante toutefois : les effets protecteurs identifiés dans l’étude concernent avant tout le café filtré ou l’espresso, qui retiennent une grande partie des substances grasses naturellement présentes dans les grains.

Inversement, le café non filtré, comme le café turc ou celui obtenu grâce à certaines cafetières à piston (type French Press), contient davantage de diterpènes (des composés lipidiques comme le cafestol ou le kahwéol). Des substances connues pour augmenter le taux de cholestérol LDL (le « mauvais » cholestérol) lorsqu’ils sont consommés en excès.

Trop de café ? Pas dangereux, mais pas forcément utile

Faut-il donc s’inquiéter dès que l’on commence la cinquième tasse de la journée ? Pas réellement. L’étude a démontré qu’au-delà du fameux seuil de quatre tasses, les bénéfices sont moins importants, sans pour autant que des effets délétères soient observés sur la population générale.

Néanmoins, certaines catégories de personnes doivent faire preuve de plus de vigilance lorsqu’elles en consomment. C’est le cas des femmes enceintes, par exemple, qui, si elles en boivent de manière non-modérée, prennent le risque de voir le risque de fausse couche et de naissance prématurée augmenter.

Par ailleurs, une consommation élevée de caféine pendant la grossesse est également associée à un poids de naissance plus faible, ce qui peut entraîner des complications néonatales et un risque aggravé de troubles du développement chez l’enfant. Les auteurs invitent donc à la modération, et non à une interdiction stricte de la consommation.

De la même manière, l’étude souligne qu’une consommation élevée de café pourrait augmenter légèrement le risque de fractures chez certaines femmes. Chez les femmes ménopausées, notamment celles à risque de fracture, une consommation importante pourrait fragiliser les os sur le long terme. Ce n’est pas une règle absolue, mais les auteurs pointent un lien possible entre un apport de caféine trop élevé et une baisse de la densité osseuse, surtout en cas d’apport insuffisant en calcium.

Vous pouvez donc continuer à savourer vos expressos, vos cappuccinos ou vos cafés filtrés sans vous mettre la rate au court bouillon ; si vous n’en abusez pas, bien sûr. Ne considérez pas non plus le café comme une potion magique ; il doit toujours être consommé dans un cadre de vie sain : sommeil suffisant, bonne hygiène de vie et activité physique régulière. Voilà la conclusion de cette gigantesque étude : ne vous privez pas de ce plaisir, tant que vous ne confondez pas votre cafetière avec une fontaine de jouvence.

  • Boire trois à quatre cafés par jour serait associé à une meilleure espérance de vie et à un risque réduit pour plusieurs maladies chroniques.
  • Ces effets positifs concernent essentiellement les cafés filtrés ou espresso ; les versions non filtrées peuvent, à forte dose, faire grimper le mauvais cholestérol.
  • Certaines personnes, comme les femmes enceintes ou à risque de fracture, doivent rester prudentes face à une consommation élevée.

📍 Pour ne manquer aucune actualité de Presse-citron, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.

TousAntiCovid