REPORTAGE – Dans les résidences paupérisées de la Cité phocéenne, les trafiquants de drogue n’hésitent pas à s’approprier le terrain délaissé par les services sociaux pour composer insidieusement avec la vie quotidienne des habitants.
L’offre est encore gravée dans la mémoire de Mohamed Benmeddour, médiateur œuvrant depuis plusieurs années auprès des enfants et des adolescents des quartiers nord de Marseille. « C’était aux Marronniers. Je n’avais pas de moyens financiers. Les dealers m’ont proposé de mettre de l’argent dans un pot commun pour financer des activités de quartier », confie-t-il au Figaro en mentionnant cette cité du 14e arrondissement longtemps rongée par le trafic de drogue.
« C’était pour organiser un barbecue de quartier et faire de l’animation avec des châteaux gonflables. J’ai refusé, je n’allais pas prendre de l’argent des trafiquants ! », poursuit l’éducateur spécialisé, quotidiennement confronté aux petites mains et gérants des réseaux de stupéfiants qui ont investi les grandes copropriétés dégradées de la deuxième ville de France. Jusqu’à se substituer aux services sociaux, dont la place recule progressivement dans de nombreux quartiers paupérisés de Marseille.
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« On en arrive à cette situation parce que certains quartiers sont délaissés par les structures associatives. Aux Marronniers, le centre social est situé à 800 mètres du quartier. Il ne réalise qu’une à…
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