Vous êtes autrice de livres pour ados, à partir de 14-15 ans, dans la catégorie dite « jeune adulte ». Comment en êtes-vous arrivée là ?

J’ai toujours aimé écrire. Depuis que j’ai su tenir un crayon. Écrire des histoires, inventer des personnages, décrire des situations, pouvoir revenir dessus, peaufiner le tout, avoir des situations emberlificotées… J’ai beaucoup lu des histoires qui se classent dans cette catégorie.

Par exemple ?

La saga « La communauté du Sud » (Charlaine Harris), adaptée en série sous le nom de « True Blood ». Il y a eu Harry Potter. J’étais adolescente quand c’est sorti. La série des « Uglies » (Scott Westerfeld)… Beaucoup de sagas. C’est pour ça que c’est une saga qui est sortie de ma petite tête (rires).

Aujourd’hui, vous vivez de votre métier ?

Non. J’espère pouvoir en vivre un jour ou en retirer un revenu convenable. Je me suis lancée en autoédition, et la communication est la partie la plus compliquée pour quelqu’un comme moi, assez timide ! (…) La dédicace à la librairie Gwalarn (fin juin à Lannion, NDLR) a été un vrai moment de partage. Aller à la rencontre des lecteurs, c’était une première pour moi, ça donne un côté concret à ce que je fais.

Combien de livres avez-vous vendus ?

J’approche de la centaine. Pour une autoédition et vu le peu de publicité que je fais, c’est convenable.

Quel regard portez-vous sur les adolescents d’aujourd’hui ?

(elle réfléchit) Ma plus grande fille a 13 ans. Elle a réussi à chiper mes livres. De ce que j’en vois par ma fille, c’est une génération porteuse d’espoirs. Ils ont accès à des technologies auxquelles nous n’avions pas accès (…), cela engendre des comportements surprenants, du bon comme du mauvais côté. C’est un peu cela que j’explore dans mes livres. J’aime imaginer des technologies qui n’existent pas, ou pas encore. Et voir en quoi ça peut influencer l’humain (…) Les jeunes d’aujourd’hui ont besoin d’évasion, d’ancrage, de reconnaissance.

Dans votre série, il est question de programmation de cerveaux… D’où vous vient cette idée ?

Les premières lignes de « Netras » sont venues alors qu’on était en voiture, en traversant une forêt (rires). J’ai eu la vision des scènes qu’il y a dans mon livre, ou l’inspiration. Je me suis mise à écrire sur mon téléphone. Je savais que j’étais dans les yeux d’une jeune fille qui allait se marier avec un jeune homme. La personnalité de ce dernier a été reprogrammée et la jeune fille en est responsable. Je suis partie de ce bout-là et j’ai essayé de savoir pourquoi. Ma curiosité m’a guidée (…) Je pense que tout ça vient aussi de mes multiples lectures. Et l’imagination tout simplement.

Il y aura un troisième tome ?

Oui, il est en rédaction et sortira fin octobre pour le festival Scorfel, à Lannion.

Pratique

« Netras », « Hackeurs » et la nouvelle « Au-delà de l’ombre », Ludivine Suzan, éditions Books on Demand.