L’usine toulousaine de biomédicaments sera restée moins d’un an en activité dans le giron de l’allemand Evotec. Annoncée en grande pompe en 2021 avec la promesse de création de 200 emplois et un investissement de 150 millions d’euros avant d’être inaugurée en septembre 2024, le site est sur le point d’être cédé à Sandoz. Le groupe suisse a signé à la fin juillet un protocole d’accord avec Evotec en vue de lui vendre la fabrique pour un montant d’environ 257,5 millions d’euros.

Pour son installation, Evotec avait bénéficié du soutien de l’État à hauteur de 43 millions d’euros, d’une enveloppe de 6 millions d’euros de la région Occitanie, ainsi que d’un prêt de la Banque européenne d’investissement (BEI), à hauteur de 150 millions d’euros.

« Une fois l’opération menée à bien, le site de Toulouse serait utilisé pour développer et fabriquer les biosimilaires [médicaments biologiques] de Sandoz. La plateforme technologique entièrement automatisée et à haut débit nous aidera à aller plus vite, à évoluer de manière plus intelligente et à maintenir un niveau de qualité élevé, tout en maîtrisant les coûts », a fait savoir le PDG de Sandoz, Richard Saynor.

Biomédicament : Evotec investit 150 millions d’euros à Toulouse pour un site de production

Une centaine de salariés

Implanté au cœur du campus de la santé du futur, autour de l’Oncopole de Toulouse, le site s’étend sur 15 000 mètres carrés et compte une centaine d’employés. Sandoz précise qu’« une fois la transaction proposée finalisée, les salariés de Just-Evotec Biologics seraient transférés avec l’entité acquise et rejoindraient le groupe ».

Pour le mastodonte suisse de 20 000 salariés et 8,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires, la transaction lui permet « de tirer parti du marché des biosimilaires, dont la valeur devrait atteindre 300 milliards de dollars US [257,5 milliards d’euros] au cours des dix prochaines années ». À ne pas confondre avec les médicaments génériques, les biosimilaires sont fabriqués à partir de matières premières et de procédés de production différents du médicament de référence. Ce qui s’explique par le fait que les médicaments biologiques sont fabriqués à partir de cellules vivantes, plutôt qu’avec des produits chimiques.

Evotec et Sandoz avaient lancé un partenariat stratégique dès 2023 pour ce type de médicaments. De son côté, l’industriel allemand avait annoncé il y a un an un plan social touchant ses sites dans le monde entier, face à la contraction des investissements dans les biotechnologies. Le groupe souhaite désormais se concentrer sur son activité historique dans l’industrie pharmaceutique.

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Florine Galéron