Pour certains proches, Jean Pormanove, de son vrai nom Raphaël Graven, vivait « sa meilleure vie » dans le sud de la France depuis qu’il avait rencontré, il y a cinq ans, Safine et Narutovie, ses partenaires de streaming. Des partenaires qui pourtant, passaient leur temps à l’humilier et à le frapper dans l’espoir de grappiller plus d’audience et de revenus sur la plateforme de streaming Kick. Si leurs vidéos étaient suivies par plus de 190.000 abonnés, on en sait finalement assez peu sur Safine et Narutovie.

D’après le témoignage d’un proche de Narutovie recueilli par l’AFP, c’est ce dernier qui aurait proposé à Jean Pormanove de le rejoindre à Drap dans les Alpes-Maritimes après l’avoir repéré grâce à ses vidéos de gaming (et ses spectaculaires colères) sur YouTube. Si sa chaîne Kick a été désactivée, on peut toujours accéder à sa chaîne YouTube qui réunit 51.000 abonnés mais propose seulement 46 vidéos dont la plus récente a été postée il y a trois mois. Narutovie y partageait ses vacances au Maroc ou en Turquie avec ses amis streamers ainsi que de nombreux « best-of » de parties de jeux vidéo où les insultes fusaient plus vite qu’une course sur Gran Turismo. Il était aussi actif sur TikTok depuis 2022.

Une enquête ouverte en 2024

Sur son compte Instagram, Narutovie révèle son véritable nom, Owen Cenazandotti. Ce dernier est né le 16 octobre 1998 à Nice. Depuis le 26 septembre 2024, il était président de la société Lelokal basé à Contes (Alpes-Maritimes) spécialisé en « Programmation, conseil et autres activités informatiques ». Le lokal était justement le nom du studio de stream où se déroulaient la plupart des vidéos avec Jean Pormanove et Safine. Ce dernier dit avoir 23 ans sur son compte Instagram. De son vrai nom Safine Hamadi, il est aussi originaire de Nice où il a grandi dans les quartiers populaires.

Un autre personnage apparaît aussi dans les nombreuses vidéos, il s’agit de Coudoux, un streamer handicapé présenté comme un ancien fan ayant rejoint le groupe mais dont on ignore aussi presque tout. Comme Jean Permanove, il était victime de brimades et violences. Ils avaient tous deux été entendus par la police judiciaire de Nice en décembre 2024 dans le cadre d’une enquête pour « violences volontaires en réunion sur personnes vulnérables […] et diffusion d’enregistrement d’images relatives à la commission d’infractions d’atteintes volontaires à l’intégrité de la personne » suite à une enquête de Mediapart. Narutovie et Safine avaient été placés en garde à vue en janvier 2025.