Le bouclier nucléaire russe devrait être renforcé dans les années à venir en raison des « menaces colossales » auxquelles est confrontée la plus grande puissance nucléaire mondiale, a déclaré jeudi le dirigeant de la société d’État nucléaire russe.
La Russie et les États-Unis modernisent actuellement leurs arsenaux nucléaires – y compris les systèmes destinés à détecter et intercepter les missiles nucléaires entrants – alors que la Chine développe de son côté ses capacités nucléaires, dépassant largement celles du Royaume-Uni et de la France.
« Aujourd’hui, dans la situation géopolitique actuelle, nous faisons face à des menaces colossales contre l’existence de notre pays. Par conséquent, le bouclier nucléaire, qui est aussi une épée, garantit notre souveraineté », a déclaré Alexeï Likhachev, cité par l’agence de presse russe RIA.
« Nous comprenons aujourd’hui que le bouclier nucléaire doit absolument être amélioré dans les années à venir. »
En mai, le président américain Donald Trump a dévoilé un projet de « Dôme d’or » – un bouclier antimissile inspiré du système terrestre israélien Iron Dome – dont le coût devrait s’élever à au moins 175 milliards de dollars.
Ce dôme américain viserait à intercepter toute une gamme de missiles – balistiques, hypersoniques et de croisière – et à contrer les menaces provenant de la Russie et de la Chine. Toutefois, les experts militaires s’accordent à dire qu’aucun bouclier de ce type ne peut intercepter l’ensemble des missiles, en particulier en cas de salves massives lancées par Moscou ou Washington.
La Russie dispose d’environ 4 300 ogives nucléaires stockées et déployées, contre environ 3 700 pour les États-Unis, soit à eux deux près de 87 % de l’inventaire mondial total, selon les recherches de la Federation of American Scientists.
La Chine est la troisième puissance nucléaire mondiale avec environ 600 ogives, suivie par la France (290), le Royaume-Uni (225), l’Inde (180), le Pakistan (170), Israël (90) et la Corée du Nord (50), selon la même source.