« Les Plus Belles Histoires de Quentin Blake » sont en réalité un recueil de deux courts métrages d’animation, tous deux adaptés de BD de Quentin Blake. Connu avant tout pour être l’illustrateur des livres de Roald Dahl, l’auteur né en 1932, est aussi à l’origine d’une bonne quarantaine d’histoires, dont 6 constituent la saison 1 de ce programme, diffusé sur France Télévisions. Dans le même style graphique, d’apparence assez simple et au charme fou, rappelant celui d’ « Ernest et Célestine » (traits de contours fins, décors et vêtements colorés à l’aquarelle, qui donne avec ses nuances les quelques éléments de relief), les deux histoires réjouissent par leurs touches d’humour légèrement absurde, au sein de récits bourrés de rebondissements.

Le premier épisode, « Jack et Nancy » (26 mn), adapté d’un roman graphique de 1969, suit un frère et une sœur, adolescents blonds, dans leurs rêves d’aventures. Descendant à la rencontre de marins revenus de voyage après avoir vu des paysages incroyables, croisés des animaux fascinants, et récoltés divers fruits, tissus et autres piments exotiques, ils vont eux-mêmes partir à l’aventure. Après une introduction rapide et humoristique par le père, des bienfaits du parapluie familial, transmis de génération en génération, les voilà lancés dans une grande épopée (imaginaire ou non), le parapluie les faisant décoller lors d’une tempête. Évoquant chacun des éléments de l’histoire des marins, leur périple plaira aux plus petits et amusera les parents, par leur rapport aux singes, les plaisanteries de la narratrice, comme les différents usages d’un parapluie décidément multifonctions.

Second épisode, « Petit Chou » (également 26 mn), adapté cette fois d’un roman graphique plus récent (2002), suivra une vieille dame au caractère positif, heureuse de chaque nouveau jour, des récoltes de son foisonnant jardin, et de sa capacité à faire quotidiennement plaisir à ses amis croisés au parc (une vieille un peu folle qui promène des poupées en les appelant ses enfants, un couple d’hommes dont l’un est en fauteuil roulant…) avant de rendre visite à Rita et ses enfants pour le goûter. De ce portrait fantasque, de cette dame qui suite à une tempête recueille un petit oiseau qu’elle prénomme « mon petit chou », on retiendra un mélange de tendresse et d’humour second degré. Entre l’obsession de la femme à le nourrir (de différentes choses en fonction des événements) et s’assurer qu’il a chaud (différentes couches de pulls et couvertures l’emmaillotant jusqu’aux yeux), et les petits personnages secondaires croustillants (les canards râleurs du parc… qu’il est interdit de nourrir), tout le monde passera un bon moment, se demandant comment finira cette drôle d’histoire où l’oiseau va peu à peu irrémédiablement grossir.

Entre l’utilité de l’oiseau pour faire la vaisselle, son étrange régime alimentaire imposé par cette mamie-gâteau, et une certaine manière de palier à une absence de maternité, Quentin Blake, adapté ici au scénario sur les deux films par Mark Evans et Massimo Fenati, évite intelligemment la moindre raillerie, rendant son personnage diablement attachant. Alors aucune hésitation à emmener ses enfants découvrir ces récits pétris de curiosité et d’envie de connaître le monde et les autres. NI à découvrir ensuite la série animée.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur