Interpellé le mardi 19 août dans le quartier de la Guillotière, Arslam Souissi, ressortissant algérien de 20 ans en situation irrégulière, comparaissait ce jeudi 21 août devant le tribunal correctionnel de Lyon pour les faits de vol avec violence commise sur Angelo, à Gerland, le 10 août.
Affublé d’un maillot de foot, le jeune homme a gardé la tête baissée. Avec ses cheveux courts et son physique passe-partout, il pourrait presque faire figure de mineur. Mais c’est bien un homme que l’on juge pour des faits « parmi les plus lâches et les plus graves que l’on puisse voir », souligne le procureur.
Il a suivi une femme de 90 ans cinq jours plus tard
S’il reconnaît avoir arraché la chaîne d’Angelo, il conteste avoir porté des coups pour s’emparer de sa sacoche. Une version qui a fait bondir les deux filles de la victime alors que leur père, la hanche et le fémur cassés, avait les bras couverts de sang quand il a été pris en charge.
Arrivé en France en 2024, Arslam Souissi s’était fait passer pour un mineur afin d’être placé en foyer. Sans antécédents judiciaires, il a commencé à se faire remarquer en juillet en 2025, avec des faits de vol et d’effraction en région parisienne. Le 15 juillet, cinq jours après l’agression d’Angelo, il a été repéré par une vidéosurveillance alors qu’il suivait une femme de 90 ans dans le métro, avant de finalement changer de cible et de voler une trottinette.
Identifié sur des images de vidéosurveillance
Si l’agression d’Angelo n’a pas été filmée, les enquêteurs ont exploité les caméras alentours. Elles montrent Arslam Souissi accompagné d’un autre individu – non identifié à ce jour – observant Angelo à 17 h 40, marchant avec sa canne rue de Gerland. Des images qui ont permis l’identification d’Arslam Souissi.
À l’audience, le procureur insiste : « Il a clairement décidé d’agresser une personne fragile, avec des conséquences dramatiques pour la victime », clame-t-il, puis requiert 36 mois d’emprisonnement.
La défense tente, elle, de mettre en avant la situation d’un jeune isolé : « C’est l’archétype du garçon qui se retrouve livré à lui-même dans nos rues et ne fait pas les bons choix », tente son avocat.
« Prisonnier de ses blessures »
« Je regrette », prononce péniblement Arslam Souissi du bout des lèvres. Le tribunal l’a condamné à 30 mois de prison ferme, avec mandat de dépôt, ainsi qu’à l’interdiction de porter ou de détenir une arme pendant cinq ans, et à l’interdiction du territoire français pour une durée de dix ans.
« La justice a fait son travail, ce jeune homme a pris des mois de prison, ce qui nous paraît juste. Mais en ce qui nous concerne, notre père aura des stigmates jusqu’à la fin de sa vie », a réagi Ghislaine, l’une des filles d’Angelo.
Conformément à notre charte, nous citons l’identité d’une personne condamnée à partir d’un an de prison avec mandat de dépôt.