Dans le quartier du port, Hosem, 39 ans, est une figure connue. Ce père de deux enfants tient le Mini Market de la rue François-Guisol. Un homme travailleur, apprécié du voisinage. Mais, ce mardi soir, sa vie a basculé. Un marginal lui a tiré dessus, le blessant à la jambe.
« J’étais seul, avec des clients. Il y avait des touristes chinois, une jeune fille et, devant le magasin, un autre groupe, des clients qui me connaissent. J’ai vu cet homme entrer. Je le connais de vue. Je l’ai déjà vu une fois ou deux. Il m’a demandé si je pouvais recharger son téléphone. »
C’est à ce moment que tout bascule. Le marginal profite de l’inattention du commerçant pour faire main basse sur une bouteille de whisky. Mais Hosem a l’œil à ce genre de choses. « Je lui ai repris la bouteille, je l’ai bousculé en lui demandant de sortir du magasin. Il m’a insulté et menacé. »
Dix minutes plus tard, le marginal est de retour. « Il avait une arme à feu, il m’a tiré dans la cuisse droite. La balle l’a transpercée. À quelques centimètres près, je mourrais. »
« Maintenant, j’ai peur de sortir de chez moi »
Voisins, commerçants, tout le monde intervient. Après être resté quelques instants à regarder, le marginal prend la tangente vers la rue Lascaris. Certaines personnes l’ont coursé, en vain.
L’homme, en fuite depuis mardi soir, a été interpellé ce jeudi après-midi. Selon Christian Estrosi, c’est la police nationale qui a communiqué la localisation à la municipale. Cette dernière a pu interpeller le tireur rue de Belgique. Le marginal était recherché pour tentative de meurtre. Il a été placé en garde à vue.
Hosem, blessé à la jambe, est depuis ressorti de l’hôpital. Mais il reste traumatisé. « C’est incroyable. J’ai 39 ans, je suis père de deux enfants, je n’ai jamais eu de problèmes dans le quartier. Normalement on est en sécurité au port. Je suis tombé sur une exception, mais maintenant j’ai peur de sortir de chez moi. Je n’arrive pas à quitter la maison », témoigne-t-il.
Hosem se dit soulagé que son agresseur soit interpellé et placé en garde à vue. « Mais j’ai peur qu’ils le relâchent. » Le tireur, reconnu par la victime, a avoué les faits, selon le maire de Nice. Christian Estrosi a salué la « collaboration exemplaire » entre la police nationale et la municipale. « La justice doit désormais suivre son cours et des sanctions fermes doivent être prononcées. »