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L’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN) a confirmé, ce jeudi 21 août, qu’il n’existe pas une espèce unique de girafe. (Photo d’illustration prise au zoo de Berlin)
BIODIVERSITÉ – C’est la fin d’une décennie de débats scientifiques ! L’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN) a confirmé, ce jeudi 21 août, qu’il n’existe pas une espèce unique de girafe mais bien quatre. En établissant une nouvelle classification du plus grand mammifère terrestre -en termes de hauteur-, l’organisme souligne que l’un des nouveaux groupes identifiés est malheureusement en danger d’extinction.
Initialement assimilée à un cervidé, la girafe a gagné un genre qui lui est propre à la fin XVIIIe siècle : Giraffa giraffa, rappelle le groupe de spécialistes de la girafe et de l’okapi de l’IUCN dans son rapport. Celui-ci précise les diverses classifications attribuées depuis à cet animal exclusivement africain, en utilisant des éléments de morphologie, de génétique et d’environnement.
Historiquement considérée comme une seule espèce incluant neuf sous-espèces, la girafe est donc constituée en fait de quatre espèces selon le groupe de l’IUCN. Avec la girafe septentrionale ou « du Nord » (Giraffa camelopardis), la girafe réticulée (G. reticulata), la girafe Masai (G. tippelkirschi) et la girafe australe (G. giraffa).
La girafe du Nord, la plus menacée
Cette distinction permet une « compréhension plus nuancée des menaces et opportunités de conservation concernant ces différentes espèces dans les régions diverses qu’elles habitent en Afrique », selon un communiqué. Et l’un des auteurs de l’étude, Michael Butler Brown, interrogé par Le Monde, abonde : « Cette analyse contribuera donc à orienter les évaluations de la liste rouge de l’UICN et à façonner les politiques de conservation et les financements potentiels. »
Le chercheur explique par ailleurs que la girafe du Nord est en danger d’extinction. Affirmant qu’il s’agit de « l’un des mammifères les plus menacés d’Afrique », il ajoute que cette espèce « ne compte plus que quelque 7 000 individus, contre environ 24 000 en 1975. » Ces girafes sont menacées par l’instabilité politique et le braconnage, pointe cette étude.
L’IUCN a classé depuis 2016 la girafe dans la catégorie « vulnérable » sur sa Liste rouge des espèces menacées. Alors qu’elle n’était encore qu’une « préoccupation mineure » dans sa précédente évaluation remontant à 2010.
À l’échelle du continent, le nombre de girafes a diminué de quelque 40 % entre 1985 et 2015, pour atteindre environ 98 000 individus, selon l’IUCN, qui a identifié toutefois des dynamiques régionales distinctes. Si des hausses remarquables ont été enregistrées en Afrique australe, des régressions sérieuses ont été enregistrées en Afrique de l’Est et Centrale, soulignait l’IUCN en 2019.
La nouvelle classification conserve aussi sept des neuf sous-espèces initiales, distribuées entre trois espèces. Comme la girafe nubienne qui dépend de Giraffa camelopardis, ou l’angolaise qui dépend de Giraffa giraffa.