Nous sommes le 21 août 2005. Kimi Räikkönen remporte le premier Grand Prix de Turquie de l’histoire de la Formule 1, mais ne fait pas l’excellente opération attendue au championnat, puisque son rival Fernando Alonso parvient à terminer deuxième. C’est dans la fournaise de l’Istanbul Park, par 30°C dans l’air, que le pilote McLaren prend le dessus sur les Renault en début de course, avant de filer vers sa cinquième victoire de la saison.
Un succès qui aurait dû être un doublé pour l’écurie de Woking, si Juan Pablo Montoya n’était pas parti à la faute dans l’avant-dernier tour, offrant la deuxième place à Fernando Alonso sur un plateau. L’erreur du Colombien, consécutive à un ennui pneumatique, prive McLaren d’un doublé alors attendu depuis plus de cinq ans (Grand Prix d’Autriche 2000), mais réduit aussi la bonne opération de Kimi Räikkönen au championnat, dans lequel il chasse Alonso.
À l’extinction des feux, c’est pourtant Giancarlo Fisichella qui subtilise la tête de la course au poleman Räikkönen, mais ce dernier parvient à récupérer les commandes du Grand Prix au terme du premier tour, pour ne plus jamais les lâcher. Dans le clan Renault, le pilote italien se mue en coéquipier modèle et n’oppose aucune résistance à un Fernando Alonso qu’il s’était dit prêt à aider avant le début du week-end.
Schumacher et Montoya dans le dur
Le duel a mal tourné entre Schumacher et Webber ce jour-là.
Photo de: Sutton Images
Chez Ferrari, les qualifications ont été particulièrement pénibles, avec un Michael Schumacher contraint de s’élancer depuis le 19e rang sur la grille après n’avoir pas bouclé son unique tour rapide. Au départ, l’Allemand est chanceux en parvenant à éviter les débris provenant d’une sortie de piste dans le peloton impliquant la Sauber de Felipe Massa.
Après dix boucles, le septuple champion du monde est déjà remonté au dixième rang. Mais alors qu’il va prendre un tour à un Mark Webber ayant déjà tout perdu en début de course, la Ferrari et la Williams s’accrochent au 14e tour. Le Baron rouge rentre à son stand une première fois, puis une seconde un tour plus tard en raison d’une suspension trop endommagée sur la F2005. Les mécaniciens de la Scuderia optent pour une longue réparation, avant de le relancer en piste avec 18 tours de retard !
Il abandonnera au 52e des 58 tours. Quant à Mark Webber, sa course cauchemar durera quelques tours supplémentaires après l’incident, avant une sortie de piste due à une défaillance pneumatique qui le contraindra à l’abandon.
Aux avant-postes, le ballet des arrêts au stand fait le jeu de Juan Pablo Montoya, qui parvient ainsi à prendre le dessus sur les deux Renault et à s’intercaler entre les deux hommes de tête. Pourtant, le ravitaillement du Colombien est un peu chaotique, avec un problème de tuyau d’essence qui heurte un mécanicien et coûte quelques secondes. Après son arrêt, Kimi Räikkönen compte en revanche une solide avance sur ses poursuivants.
Juan Pablo Montoya n’aura pas permis à McLaren de signer le doublé.
Photo de: Rainer W. Schlegelmilch / Motorsport Images
Tout le monde pense le doublé des McLaren-Mercedes assuré quand, à trois tours du drapeau à damier, Juan Pablo Montoya part en tête-à-queue au virage 12 avec un pneu en souffrance, qui le contraint à partir de nouveau au large dans l’avant-dernier tour et à laisser le champ libre à Fernando Alonso.
Au pied du podium, Giancarlo Fisichella décroche la quatrième place sur l’autre Renault, devant un étonnant Jenson Button qui est alors le « meilleur des autres », au volant d’une BAR-Honda qui commence à entrer de manière très constante dans les points malgré un départ pris depuis la 13e position sur la grille. Jarno Trulli prend la sixième place aux commandes de sa Toyota et devance les deux Red Bull de David Coulthard et Christian Klien, qui complètent le top 8 pour les points.
Au soir de ce Grand Prix de Turquie, 14e manche de la saison 2005, Fernando Alonso conserve les rênes du championnat devant Kimi Räikkönen et Michael Schumacher. L’Espagnol ira conquérir le premier de ses deux titres mondiaux au terme de l’année, en dépit d’un nombre de victoires identique à celui du Finlandais (7).
Kimi Räikkönen est le premier vainqueur d’un GP de Turquie.
Photo de: Steve Etherington / Motorsport Images
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