L’annonce intervient alors que le groupe californien attend le prononcé de sa peine, un an après avoir été jugé coupable de pratiques monopolistiques illégales.
Une façon de s’attirer les bonnes grâces du gouvernement ? L’administration américaine a annoncé jeudi que Google allait lui fournir des services d’intelligence artificielle (IA) pour des prix dérisoires, alors que le géant d’internet attend toujours le prononcé de sa peine pour abus de position dominante. L’administration des services généraux (GSA), qui s’occupe du bon fonctionnement de diverses agences fédérales, a conclu un accord pour une «nouvelle offre complète», baptisée «Gemini for Governement», d’après un communiqué.
Gemini est l’assistant d’IA générative de Google. Comme ChatGPT (OpenAI), il peut remplir diverses tâches sur simple requête en langage courant, de la rédaction de messages et rapports à la recherche en ligne. «Dans le cadre de cet accord, Google fournira une gamme de services d’IA et de cloud destinée à accélérer l’adoption de l’IA au sein de l’administration», a indiqué la GSA. «Les agences paieront 0,47 dollar par agence pour accéder aux outils d’IA de Google», a-t-elle précisé. L’offre valable jusqu’en 2026 prolonge un accord précédent pour fournir les outils Google Workspace (bureautique, collaboration professionnelle) aux agences fédérales à des prix réduits.
«Pratiques illégales»
Plusieurs géants des technologies ont récemment fait des annonces similaires, alors que toute l’industrie courtise le président américain Donald Trump. OpenAI a annoncé au début du mois que l’administration américaine allait pouvoir utiliser son offre de services pour les entreprises pour un dollar symbolique toute l’année prochaine. Mais pour Google, l’annonce de la GSA intervient alors que le groupe californien attend le prononcé de sa peine, un an après avoir été jugé coupable de pratiques illégales pour établir et maintenir son monopole dans la recherche en ligne.
Le ministère américain de la Justice a demandé au juge d’ordonner à Google de vendre son navigateur Chrome, de partager certaines données avec des concurrents, de ne plus payer Apple et d’autres sociétés pour installer son moteur de recherche par défaut sur leurs appareils, et de limiter ses investissements dans d’autres entreprises d’intelligence artificielle (IA), entre autres requêtes. Des mesures extrêmes selon Google, dont l’activité de recherche subit déjà la pression des assistants IA, de ChatGPT à Perplexity, capables, eux aussi, d’aller chercher des informations sur internet.
«Nous sommes fiers de collaborer avec la GSA», a assuré le patron de Google Sundar Pichai, cité dans le communiqué jeudi. «Gemini for Government» va selon lui «permettre aux agences d’accéder à notre approche complète en matière d’innovation dans l’IA, (…) ainsi que notre infrastructure de cloud sécurisée, afin de les aider à remplir leurs missions essentielles».