Après une carrière de comédien et d’acteur, des pièces à succès telles « Le Porteur d’histoire », « Le Cercle des illusionnistes » ou « Cyrano », et après cinq Molière, Alexis Michalik pose un pied à Bordeaux. Il devrait reprendre, dans les prochains jours, la société de production du théâtre des Salinières, avec des producteurs associés. Parmi eux, d’autres comédiens et metteurs en scène, tel que Morgan Spillemaecker, déjà à la tête de théâtres parisiens privés, du Théâtre de la Renaissance, de la Comédie de Paris, du Splendid et de la Contrescarpe.

Le projet de ces « cousins de boulot » ? Reprendre l’ADN des Salinières, connue pour ses comédies de boulevard, jouées à Bordeaux et en tournée locale. Les comédiens jouant aux Salinières, ainsi que l’équipe technique, devraient y demeurer. Car les futurs producteurs veulent conserver cet « esprit de troupe », qui leur est cher. La programmation, elle, se fera plus « hybride », toujours selon Morgan Spillemaecker.

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Bordeaux : le théâtre des Salinières affiche sa confiance

Ouvert il y a 22 ans, le théâtre des Salinières est une institution pour les amateurs de comédies à Bordeaux et en Gironde. C’est aussi une entreprise qui fait travailler une cinquantaine de salariés sous différents statuts. Et qui reste confiante malgré la crise de la Covid-19. Interview de son gérant, Frédéric Bouchet

Des projets de tournées nationales

Fondée par Frédéric Bouchet en 1998, le théâtre des Salinières, rue Buhan, « était un exemple » pour Morgan Spillemaecker. Désormais, le projet est d’« être en confiance économiquement » pour « tenter aussi de nouvelles choses », avec des spectacles joués en avant-première à Bordeaux, qui pourraient ensuite partir en tournée nationale. Inversement, ce sera aussi « une salle pour prolonger les succès de Paris. » « Avec des prix qui restent quand même assez préférentiels par rapport à la capitale », ajoute Alexis Plaire, directeur des Salinières, qui a pris la suite de Frédéric Bouchet depuis l’année dernière. Ainsi se joueront aussi des « pièces qui dénotent » par rapport à la programmation habituelle, s’enthousiasme Alexis Plaire.

Dès le 19 septembre, le public bordelais pourra ainsi (re)découvrir l’œuvre qui a contribué à révéler Alexis Michalik : « Le Porteur d’histoire ». Le dramaturge assurera lui-même la mise en scène, avec notamment des acteurs étudiant ou enseignant au Cours Florent de Bordeaux. Car l’idée est de rester « connecté avec la ville », selon Morgan Spillemaecker.

L’émulation théâtrale à Bordeaux

La scène bordelaise toujours plus attractive ? Déjà, en janvier, le célèbre humoriste Jérémy Ferrari avait signé un bail de neuf ans pour exploiter le théâtre Fémina, rue de Grassi, où se joue une variété de spectacles. « Je vois cela comme une émulation : c’est le signe que la province est bien vivante dans le spectacle vivant », glisse Xavier Viton, directeur et gérant des théâtres Molière, rue du Temple, et Trianon, rue Franklin, autres établissements privés de Bordeaux. Même écho chez Malika Josse, directrice du théâtre Fémina, salle de spectacle située dans le cœur de Bordeaux, qui se réjouit et est ouverte à des collaborations avec la nouvelle équipe de producteurs des Salinières.

Du côté du public, Yohan Delmeire, directeur de la création artistique et des territoires à la mairie de Bordeaux, voit ce rachat comme « une bonne nouvelle pour le public et pour le tissu créatif bordelais ». Alexis Plaire le confirme, les Salinières ont pour l’instant « le souhait de produire un maximum de comédiens bordelais. »