Un mausolée datant du premier siècle de notre ère a été mis au jour au cœur de la cité gallo-romaine de Vienne, dans le Rhône. Cette découverte exceptionnelle est le fruit de fouilles archéologiques suspendues depuis dix ans.
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Sur le site de Saint-Romain-en-Gal, dans le Rhône, une découverte archéologique majeure vient d’avoir lieu. Alors qu’elles étaient suspendues depuis dix ans, des fouilles ont permis de mettre au jour un mausolée vieux d’environ deux millénaires.
Cette découverte majeure, par son envergure et son état de conservation, représente une structure circulaire de 15 mètres de diamètre avec une hauteur supposée de 6 mètres.
Le mausolée est inspiré des tombeaux à tumulus d’Italie.
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© Musée archéologique de Saint-Romain-en-Gal
Les différentes strates mises au jour, font apparaître les fondations d’une maison du XIXe siècle. Les fondations rectangulaires visibles sur la photo aérienne démontrent comment elles étaient posées sur les alvéoles en demi-lune qui entouraient la chambre funéraire.
Une maison du XIXe siècle, dont les fondations rectangulaires sont visibles, a été construite au dessus du mausolée, vieux d’environ deux millénaires.
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© Musée archéologique de Saint-Romain-en-Gal
Ce fut une « très grande surprise, très émouvante », s’est enthousiasmée Giulia Ciucci, docteure en archéologie et responsable du site. « C’est l’édifice funéraire de quelqu’un de très important. Une personnalité aristocratique qui appartient sûrement à l’élite viennoise, mais plus encore, quelqu’un qui a une relation privilégiée avec le pouvoir central, donc Rome, » explique-t-elle.
L’édifice est inspiré des tombeaux à tumulus d’Italie, comme celui de l’empereur Auguste. Un monument destiné à être vu de loin. « Avec cette « monumentalisation » de l’architecture, il (NDLR l’aristocrate) souligne qui il était de son vivant, quel lien il entretenait avec le pouvoir central. Il fait en sorte que sa mémoire puisse perdurer à travers le temps. Car effectivement avec un monument aussi important, vous marquez le paysage à l’instant de votre mort, mais aussi dans le temps à venir, parce que c’est quelque chose qui reste », relate en souriant Giulia Ciucci.
Le mausolée était destiné à être vu de loin.
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© Musée archéologique de Saint-Romain-en-Gal
Après plus de 10 ans de suspension des fouilles, des étudiants en archéologie et leurs enseignants ont rouvert un chantier école en 2024. Ils étaient à la recherche d’une grande mosaïque quand ils ont découvert les prémices de cette découverte majeure : le haut du mausolée.
Le travail des archéologues, permet de repenser les hypothèses sur l’occupation de la rive droite du Rhône, dans la Vienna antique, il y a 2000 ans. « On est vraiment sur un moment charnière de l’histoire de notre site », explique avec enthousiasme Emilie Alonso, la directrice du musée archéologique de Saint-Romain-en-Gal. « On réinterprète les archives en même temps que l’on démarre de nouvelles opérations archéologiques. Là, c’est vraiment tout l’intérêt d’un musée de site de la recherche en mouvement. »
Ce type de mausolée, on en a recensé 18 en France jusqu’à maintenant. Très peu sont apparents car ils sont recouverts par des constructions plus récentes ou moins bien conservés.
Giulia Ciucci, docteure en archéologie et responsable du site
Le chantier livre ses secrets avec parcimonie. Il faudra continuer à creuser, casser les murs de la maison pour découvrir l’intégralité du mausolée. Les fouilles doivent s’arrêter fin août et reprendront à l’été 2026. Leur but : excaver la chambre funéraire et connaître l’identité de celui ou celle qui y gît peut-être. Deux ans de fouilles pour percer le mystère : qui était l’aristocrate ? Peut-être Asiaticus, originaire de Vienna, premier gaulois, sénateur romain, puis consul sous Caligula.
Article rédigé d’après AFP et reportage de Sylvie Adam et Bénédicte Millaud.