Par
Rédaction Lyon
Publié le
22 août 2025 à 9h42
INFO ACTU LYON / PRESSPEPPER. Un jeune de 25 ans qui avait promis de « violer » et « d’égorger comme un mouton » la préfète du Rhône en faisant l’apologie du terrorisme a été condamné ce jeudi 21 août 2025 à un an de prison ferme par le tribunal correctionnel de Lyon.
Driss avait lui-même signalé sur une « plateforme dédiée » qu’il avait envoyé un « courrier » à Fabienne Buccio, la préfète du Rhône, reconnaissant avoir commis plusieurs « infractions ». Il avait d’ailleurs précisé, dans ce signalement, qu’il serait « bien de commettre des attentats pour la Palestine et de poser des bombes en France ».
Des images d’hommes torturés et de croix gammées dans ses courriers
Les policiers avaient rapidement remonté la trace de ce jeune du 8e arrondissement de Lyon : entre le 23 et le 24 juin 2025, il avait effectivement envoyé de nombreux mails à la préfecture du Rhône, dans lesquels il menaçait de « tuer » ou de « brûler vive » Fabienne Buccio. La famille de la représentante de l’État avait également été visée par des menaces.
Dans d’autres messages, Driss faisait l’apologie du terrorisme, des frères Kouachi, de Daesh ou encore d’Amedy Coulibaly. Des images « d’hommes torturés » et de « croix gammées » complétaient ses courriers.
Il appelle la police depuis le Vinatier
Les tribunaux correctionnels de Paris et de Lyon, le tribunal administratif de Lyon, le procureur de Saint-Étienne (Loire) ou encore l’Élysée avaient, eux aussi, reçu des messages de la même teneur.
Driss avait ensuite appelé Police Secours à de multiples reprises « pour se dénoncer », selon ses dires.
Il avait finalement appelé, de lui-même, le commissariat de police de Lyon pour indiquer aux fonctionnaires qu’il se trouvait « au Vinatier », un hôpital psychiatrique de Lyon. Il y avait été interpellé, avant d’être placé en garde-à-vue.
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Un animateur du Crous avec une personnalité borderline
Chemise à carreaux et lunettes noires vissées sur le visage, l’homme comparaissait donc ce jeudi 21 août 2025 devant le tribunal correctionnel de Lyon. Celui qui était jusqu’à présent « animateur pour le Crous » en service civique était suivi de longue date par un psychiatre : sa personnalité borderline fait de lui une personne « instable », de son propre aveu.
Sa colère s’était déclenchée la veille des faits, lorsque sa famille l’avait informé que son « cousin » – qu’il accuse de l’avoir agressé sexuellement entre ses 6 et 12 ans – « allait se marier ».
Driss a alors « pété un plomb », sans pouvoir expliquer pourquoi il s’est « adressé à la préfète ». « De base, c’était pour l’effrayer. Mais ensuite, j’ai regretté », a-t-il simplement dit.
Pourtant, à peine quelques jours plus tard, le procureur de la République à l’origine des poursuites et le juge des libertés et de la détention (JLD) qui l’avait incarcéré avaient, à leur tour, reçu des messages avec « la même teneur de propos ».
Un an de prison ferme
Dans le passé, Driss avait déjà été condamné à trois reprises pour « outrages » et « menaces de mort contre les magistrats ». Il était sorti en « libération conditionnelle » en avril 2023, a-t-il été précisé à l’audience.
« Comment on fait pour que ça s’arrête ? », lui a donc demandé la présidente du tribunal correctionnel de Lyon. « Même avec des soins intensifs, je serai toujours en colère contre les personnes qui m’ont fait du mal… Je suis comme je suis, mon trouble borderline sera toujours là« , lui a répondu le principal intéressé.
Reste que la préfète est « l’incarnation de l’autorité » dans le Rhône et que « rien ne peut justifier » ce déferlement de colère, considère le procureur de la République. Fabienne Buccio – qui n’était ni présente ni représentée par un avocat à l’audience – a fait savoir de son côté qu’elle ne se constituait pas partie civile.
Un an de prison « au regard de la gravité des faits »
Driss a finalement été relaxé pour ses « appels téléphoniques malveillants réitérés ». La présidente du tribunal correctionnel de Lyon a en effet estimé que le « nombre d’appels » n’était pas « suffisant » pour caractériser l’infraction.
Le jeune homme a cependant été reconnu « coupable » du reste des délits qui lui étaient reprochés. Il a écopé d’un an d’emprisonnement, notamment « au regard de la gravité des faits ».
À sa sortie de prison, il fera l’objet d’un « suivi socio-judiciaire » pendant cinq ans et devra obligatoirement suivre des soins, sans quoi il pourrait être condamné à deux ans de prison supplémentaires.
Le téléphone et la tablette qui lui avaient permis d’envoyer ses messages ont, eux, été confisqués.
MJ (PressPepper)
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