Quand la présence de chauves-souris bouscule le train-train touristique estival. Mercredi 20 août, la détection d’une trentaine de jeunes pipistrelles communes dans deux pièces du musée des Arts décoratifs, situé dans le célèbre Palais Rohan à Strasbourg, a nécessité sa fermeture « exceptionnelle » pour la journée. Le temps de permettre aux experts du pôle médiation faune sauvage de la LPO et du Gepma d’intervenir dans la matinée pour tenter de sauver les fragiles chiroptères, affaiblis et enfermés depuis plusieurs jours.
Des jeunes chauves-souris perdues ?
« C’est classique à cette période de l’année. Il s’agit probablement de jeunes chauves-souris qui ont quitté le gîte et se sont perdues », explique Suzel Hurstel, du pôle médiation faune sauvage. « Notre collègue sur place a pu récupérer deux chauves-souris qui étaient au sol, mais l’une n’a pas survécu. L’autre, très amaigrie, a reçu des soins d’hydratation et a été réchauffée au centre de soins de la LPO à Rosenwiller avant d’être relâchée. » Six à sept cadavres de ces chiroptères ont par ailleurs été retrouvés mercredi dans l’établissement qui jouxte la cathédrale de Strasbourg, place du Château.
« Des chauves-souris étaient toujours présentes dans une pièce du musée jeudi, ajoute Suzel Hurstel, car les fenêtres n’ont pas pu être laissées ouvertes la nuit pour des raisons de sécurité. Une solution pour venir en aide à ces animaux en détresse est à l’étude. » Huit d’entre elles ont néanmoins pu être récupérées derrière un tableau et dans un vase. Elles seront « relâchées à la tombée de la nuit » près du palais Rohan.
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Ne pas essayer de les attraper
« Si l’on se retrouve en présence de chauves-souris dans une pièce, il faut laisser les fenêtres ouvertes à la tombée de la nuit pour leur permettre de sortir, indique la LPO. Il ne faut surtout pas essayer de les attraper, elles sont très fragiles et pourrait être blessées. » L’espèce pèse à peine 6 grammes à l’âge adulte, mais se révèle être un super aspirateur à insectes : 1 300 insectes ingurgités chaque nuit.
« Leur utilité est cruciale », appuie Suzel Hurstel. « Il ne faut pas hésiter à nous contacter si besoin (au 03 88 22 07 35, au 06 87 14 66 78 ou par mail alsace.mediation@lpo.fr). » Le pôle reçoit 5 000 sollicitations chaque année en Alsace pour des espèces de la petite faune sauvage.