À côté du phare réalisé fin mai par Banksy à Marseille, une œuvre parodique signée d’un certain « Banski » ironise sur la protection reçue par le graffiti de l’artiste britannique en raison de dégradations. Le Français à l’origine du clin d’œil dénonce le deux poids deux mesures du grand public à propos de l’art urbain.
« Moi aussi ils vont me protéger derrière une vitre? ». Du côté de Marseille, juste à la gauche du récent phare du célèbre artiste Banksy, protégé le 6 juin dernier par une vitre plexiglas après avoir été vandalisé, une nouvelle œuvre urbaine vient de faire son apparition.
Signé « Banski », ce clin d’œil représente un garçon pointant du doigt le phare tagué par Banksy dans la cité phocéenne et s’interrogeant s’il sera lui aussi bientôt vitré.
Une mystérieuse œuvre de « Banski » s’installe à côté du phare de Banksy à Marseille, le 21 août 2025. © BFM Marseille Provence »C’est fait pour être éphémère »
Une œuvre parodique, qui a fait réagir les Marseillais rencontrés devant cet échange entre artistes par graff interposé. « Il n’a pas massacré le dessin de l’artiste, c’est une très bonne boutade », salue justement un habitant, alors qu’un touriste allemand considère les deux pièces peintes au mur « comme de l’art, tout le monde est égal ».
« Je ne vois pas l’intérêt de le protéger, que ce soit Banksy, Picasso ou un autre du moment que c’est fait dans la rue, c’est fait pour être éphémère sinon on le met au musée et là on le protège », raconte un autre passant à BFM Marseille Provence.
Derrière ce nouveau graffiti marseillais se trouve un artiste français, Tapas nocturne. Ce dernier s’interrogeait d’ailleurs sur son compte Instagram le 17 août dernier. « Vous pensez que les bobos vont aussi le protéger derrière une vitre? », écrivait-il.
L’objectif de son œuvre? Dénoncer la sacralisation de certaines peintures au détriment d’autres. « Tous les jours de centaines d’œuvres’ du mouvement graffiti sont effacées et des pans entiers de l’histoire de ce mouvement disparaissent. Des gens prennent des risques et des amendes pour des amendes perçues comme du vandalisme par le grand public alors que d’autres se retrouvent protégées et félicitées », écrit l’artiste.
Alors quelle sera l’issue pour le personnage pointant du doigt le phare de Banksy? Effacé ou dans une vitrine? Pour l’heure les deux œuvres sont encore visibles à quelques pas de la Corniche.
Ismahan Stambouli avec Alixan Lavorel