Des premiers lâchers de moustiques tigres mâles stériles ont eu lieu dans le quartier Malbosc de Montpellier, ce vendredi 22 août. Un projet pilote dont l’objectif est de réduire la population des moustiques tigres sauvages, en engendrant des œufs stériles.

À peine la boîte ouverte, une nuée de 3.300 moustiques tigres s’envole dans les jardins partagés du quartier Malbosc. Mais ceux-là ne piquent pas : ce sont des mâles qui ont été stérilisés par rayons X sur le site de Terratis, une entreprise montpelliéraine qui produit des moustiques tigres stériles.

« L’objectif de ces mâles, c’est d’aller s’accoupler avec les femelles qui sont déjà présentes sur le terrain, explique Clelia Oliva, présidente de Terratis. Comme les femelles ne s’accouplent qu’une seule fois dans leur vie, on fait en sorte que leur premier accouplement soit fait avec nos mâles stériles. » Ainsi, leurs œufs seront eux-mêmes stériles.

60 % de fertilité en moins

Cette technique permet de réduire la fertilité des œufs d’environ 60 % la première année. « Sur une première année d’intervention, on ne vise pas une suppression totale de la nuisance », poursuit Clelia Oliva. L’idée est plutôt de « préparer l’année prochaine, pour que les œufs qui vont passer l’hiver soient stériles et qu’au printemps prochain on parte avec plus d’efficacité sur l’intervention. »

D’ici-là, un suivi va être mis en place par la Ville avec différents acteurs, comme l’Entente interdépartementale pour la démoustication (EID) Méditerranée. Une partie va suivre l’efficacité de la stérilisation, détaille Karine Soulé, directrice technique de l’EID Méditerranée : « On va recueillir des œufs de moustiques et s’assurer qu’ils sont bien stériles. » Le suivi portera aussi sur « l’impact sur le nombre de moustiques adultes et notamment des femelles, puisque ce sont elles qui piquent ».

Une méthode écologique

Selon la présidente de Terratis, cette méthode est « la seule solution qui permet d’avoir une efficacité à grande échelle sans pesticides ». « On joue de façon biologique et simple sur la reproduction, on n’a pas d’impact sur l’écosystème« , poursuit-elle. La dispersion de mâles stériles a déjà fait ses preuves dans l’agriculture, sur des insectes ravageurs de culture.

Jusqu’à fin septembre, deux lâchers de moustiques stériles seront faits chaque semaine dans 26 points du quartier Malbosc. Le coût des opérations est en moyenne de 1.000 euros par hectare traité.

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