À l’approche de l’automne, les amateurs d’animation et de l’univers Disney peuvent d’ores et déjà marquer leur calendrier. Le 31 octobre prochain, les éditions HUGINN & MUNINN publieront un nouvel ouvrage signé Pierre Lambert, historien reconnu du cinéma d’animation. Dédié au film culte Les Aristochats (1970), ce beau-livre de 240 pages promet une exploration minutieuse des coulisses de ce classique félin, enrichie d’illustrations rares et d’analyses approfondies. Dans la lignée des travaux précédents de l’auteur, cet opus s’annonce comme un hommage érudit à cette période spéciale des studios de l’oncle Walt.
Derrière les moustaches : les secrets d’un film sous-estimé
Les Aristochats, réalisé par Wolfgang Reitherman et sorti outre-Atlantique le 24 décembre 1970, raconte l’aventure d’une famille de chats parisiens héritiers d’une fortune, kidnappés par un majordome cupide. Sorti en pleine transition pour les studios Disney – après la mort de Walt en 1966 –, le film mélange jazz, humour burlesque et une animation fluide inspirée des croquis de Ken Anderson et Ollie Johnston. Pierre Lambert, fidèle à sa méthode, y décortique le processus créatif : des storyboards initiaux aux celluloïds finaux, en passant par les influences artistiques européennes qui imprègnent les décors haussmanniens.
Courtoisie de Disney
Avec ses 240 pages, l’ouvrage compile des travaux préparatoires inédits, des photographies d’archives et des entretiens d’époque, soulignant comment le 20e long-métrage animé de Walt Disney marque un tournant stylistique, préfigurant les productions plus légères des années 1970. Édité chez HUGINN & MUNINN, qui a déjà accueilli plusieurs titres de Lambert, ce livre s’adresse autant aux collectionneurs qu’aux chercheurs, offrant une perspective historique sur un film souvent éclipsé par des icônes plus récentes comme les films de la Renaissance dans les années 1990 ou carrément plus anciens comme le premier Âge d’Or du label avant la guerre. Le prix du livre est fixé à 45,00 € (précommande sur Fnac, Cultura, Amazon, E.Leclerc…) car il s’agit une fois encore d’une édition soignée, avec une reliure de qualité et des reproductions en haute définition.
Veuillez noter que cet article contient des liens d’affiliation. Votre achat soutiendra Disneyphile en nous versant une petite commission, mais n’affectera pas votre tarification ou votre expérience utilisateur. Merci.Pierre Lambert, passeur infatigable de l’héritage Disney
Pierre Lambert, né en 1960, est bien plus qu’un auteur prolifique : c’est un pilier de la préservation du patrimoine animé en France. Diplômé de l’École Supérieure des Arts Appliqués Duperré, il entame sa carrière comme attaché de presse pour Walt Disney France, un rôle qui lui permet d’accéder aux archives internes et de nouer des liens privilégiés avec les vétérans des studios. Cette proximité l’amène à fonder l’Association du Film d’Animation, une structure dédiée à la promotion du genre, où il organise des projections et des débats qui influencent une génération de cinéphiles.
Illustration conceptuelle du Manoir de Bonnefamille pour le film Les Aristochats – Walt Disney Animation Research Library – Courtoisie de Disney
Au fil des décennies, Lambert s’impose comme un expert en organisant des expositions majeures. Parmi elles, Walt Disney : De Blanche-Neige au Chaudron Magique, 50 Ans de Dessins Animés, dont il est le commissaire, met en lumière l’évolution technique et artistique des productions Disney. En 2006, il participe à la conception d’Il Était une Fois Walt Disney au Grand Palais à Paris, une rétrospective acclamée qui attire des centaines de milliers de visiteurs et révèle des œuvres originales prêtées par les studios. Au-delà, il supervise des ventes aux enchères chez Christie’s et Sotheby’s, expertisant des celluloïds et dessins rares, contribuant ainsi à valoriser le marché de l’art animé. Ses interventions dans des podcasts et conférences, comme récemment sur les 100 ans de Disney, témoignent de sa passion communicative, faisant de lui un relais essentiel entre les archives américaines et le public européen.
Une œuvre éditoriale en crescendo, fidèle à l’esprit Disney
La bibliographie de Pierre Lambert forme un corpus cohérent, centré sur les classiques Disney. Tout a commencé en 1988 avec l’ouvrage Les Artistes de Disney proposé par la Librairie Séguier. C’est en 1995 qu’il dédie son premier livre à un Grand Classique avec Pinocchio (Démons et Merveilles, réédité en 2018 chez HUGINN & MUNINN), suivi de Mickey (1998, Démons et Merveilles) et Blanche-Neige (2000, Démons et Merveilles, réédité en 2009 chez La Martinière). En 2006, Walt Disney : L’Âge d’Or (toujours chez Démons et Merveilles) élargit le champ à l’ensemble de l’ère classique. Viennent ensuite Le Livre de la Jungle (2009, Éditions de la Martinière), La Belle au Bois Dormant (2013, Éditions de l’École Georges Méliès), Bambi (2017, HUGINN & MUNINN), Alice au Pays des Merveilles (2020, même éditeur), Peter Pan (2022) et enfin Cendrillon l’an passé.
Étude préparatoire des (Les) Aristochats par l’artiste Ken Anderson – Courtoisie de Disney
Ce nouveau volume sur Les Aristochats s’inscrit naturellement dans cette série, explorant un film post-Walt qui reflète les défis créatifs des studios. Chaque ouvrage, richement illustré, repose sur des recherches minutieuses dans les archives Disney, offrant des explications sur les techniques d’animation, les inspirations et les anecdotes de production. Lambert excelle à contextualiser ces films dans l’histoire du cinéma, soulignant leur impact culturel sans tomber dans l’hagiographie. Dans le cas des (Les) Aristochats, notre historien aura eu de quoi faire puisque le film a nécessité quatre ans de travail et fut le deuxième à être basé sur une histoire originale. Le film comprend plus de 325 000 dessins réalisés par 35 animateurs et comporte 20 séquences principales et 1 125 scènes distinctes utilisant environ 900 décors peints.
Au-delà des livres : un engagement pour la mémoire animée
Les contributions de Lambert ne se limitent pas à l’écrit. En tant qu’attaché de presse, il a orchestré des lancements de films et des événements promotionnels qui ont popularisé Disney en France durant les années 1980-1990. Ses expositions, souvent en partenariat avec des institutions comme le Grand Palais, ont démocratisé l’accès à des artefacts rares, éduquant le public sur l’artisanat derrière les dessins animés. Par ses ventes aux enchères, il a aussi aidé à préserver des pièces historiques, évitant leur dispersion.
Eva Gabor posant avec une découpe du personnage auquel elle prêta sa voix dans le film, Duchesse – Courtoisie de Disney
Aujourd’hui, à 65 ans, Lambert continue d’enrichir le débat sur l’animation, participant à des documentaires et des panels. Son travail sur Les Aristochats arrive à point nommé, alors que Disney s’apprête à revisiter cette histoire dans une nouvelle version. Ce beau-livre n’est pas qu’un objet de collection : c’est une invitation à redécouvrir un pan de l’histoire culturelle, guidée par un expert dont la carrière entière est dédiée à cet art en mouvement.
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