Il y a deux ans, Nicolas Perrichon et Benoît Séon, alors étudiants à Saint-Etienne, créaient la start-up Growbot. Aujourd’hui devenue Coekipia, l’entreprise spécialisée en intelligence artificielle, propose des solutions aux entreprises comme aux écoles et organismes de formation.

De gauche à droite : Nicolas Perrichon, Noé Tronchon et Benoît Séon.

Comment procéder pour poser ses congés ? Comment enregistrer une réception de commande ? Où trouver sa fiche de paye ? Lorsque l’on intègre une entreprise, il y a souvent beaucoup d’informations à retenir en peu de temps et qui peuvent se perdre en route. C’est en partant de ce constat que Nicolas Perrichon et Benoît Séon, étudiants en BTS industrialisation, ont une idée lors de leurs alternances. Conjointement avec l’entreprise MHP Logistics, basée à Sury-le-Comtal, ils décident de développer une solution qui regroupe les informations RH utiles, les contenus de formation, etc. L’objectif est de faciliter l’accès à ces informations et d’ainsi réduire le turn-over.

« Ils se sont rendu compte que l’information c’était bien, mais que l’entreprise avait parfois des problématiques de savoir qui allaient au-delà, raconte Noé Tronchon, responsable du développement commercial de Coekipia. Ils ont développé des solutions, via une intelligence artificielle, grâce auxquelles les salariés pouvaient être évalués, par exemple, sur leurs connaissances en matière de normes incendies. Selon les réponses écrites, car il s’agit de questions ouvertes, l’IA faisait une analyse et proposait un plan d’action ». Cette solution donne naissance à la start-up Growbot, qui se développe avec différentes options, selon les besoins des structures.

Améliorer les connaissances

« Pour certaines entreprises, cela permet de ne pas prendre le risque de perdre une certification aux normes lors d’un audit. Par ailleurs, si une information n’est pas acquise par plusieurs salariés, les équipes managériales et RH se voient elles aussi proposer un plan d’action », poursuit Noé Tronchon. C’est tout naturellement que les jeunes entrepreneurs transposent leur solution au secteur éducatif, se basant sur le même fonctionnement. On peut, par exemple, demander à l’IA de nous mettre au point un quiz sur le premier trimestre de maths afin de savoir où l’on en est.

Puis, l’année dernière, ils décident d’ajouter un volet à leur offre en développant un outil dédié aux tâches sans valeur ajoutée comme le tri des e-mails, le matching des CV, principalement du sur-mesure. Ils proposent aussi de réaliser un audit de l’entreprise pour lui proposer une solution plus adaptée. Vient ensuite une offre plus récente, qui accompagne le changement de nom de Growbot.

Exit Growbot, welcome Coekipia

Et l’idée est venue des Compagnons du devoir. « A Lyon et Saint-Etienne, ils utilisent notre plateforme éducative. Ils en étaient satisfaits, mais voulaient pouvoir proposer une partie adaptée aux troubles Dys ou au TDAH, pointe le responsable du développement commercial. Les équipes savaient comment adapter les contenus, mais n’avaient pas le temps pour. Nous leur avons proposé une plateforme dédiée, à condition de pouvoir la commercialiser et ils ont accepté ».

Le contenu est ainsi proposé avec les syllabes de différentes couleurs, ou certaines parties sont en lecture vocale. Les fiches de révision sont elles aussi adaptées une fois que les professeurs déposent leurs cours. « En lançant cette solution, nous avons voulu changer de nom, car Growbot ne parlait pas trop. Coekipia était un nom plus parlant et cela arrivait au moment d’une évolution, avec un désir de changer notre identité visuelle ». Et c’est chose faite depuis mercredi où Growbot a laissé place à Coekipia.

Une quinzaine d’abonnements

Actuellement incubé par Use’In, à Saint-Etienne, Coekipia compte trois personnes, les deux associés et leur salarié, ainsi qu’un développeur externalisé. Pour la fin du mois de septembre, ils sont à la recherche d’un deuxième développeur, pour pouvoir répondre à la demande.

L’entreprise vise une croissance de 50 % cette année et compte une quinzaine de clients en abonnements mensuels, en plus de ses missions ponctuelles. Et côté sécurité, pas d’inquiétude à avoir pour Noé Tronchon. « Nous travaillons avec des entreprises concurrentes, on ne peut pas se permettre de retrouver le document de l’une sur la plateforme de l’autre. C’est pourquoi chaque assistant est indépendant et ne traite que les données de la société à laquelle il est affilié ».