Tout l’été, les dons de vêtements ont afflué sur le site de Châteaubernard, rue Albert-Schweitzer. Plus que d’habitude. « On est submergé », dit même Viorel Dascalu, le responsable de la communauté. La faute à l’arrêt durant plusieurs mois de la collecte du Relais (qui a finalement repris fin juillet) et de Tio Createx, la filière de recyclage des déchetteries de Grand Cognac, qui, elle, n’a toujours pas repris. « Avec la fast fashion et les vêtements de mauvaise qualité venus de Chine, ça devient vraiment un problème et on y passe nos jeudis, qui est la journée de tri. »

« Avec la fast fashion, ça devient vraiment un problème. »

Le développement des friperies pèse également. « Ils nous appellent pour qu’on vienne récupérer ce qu’ils ne peuvent pas vendre. On le faisait, mais maintenant nous sommes obligés de refuser, car il y a en trop », pointe Viorel Dascalu, toujours à la recherche de bénévoles pour venir aider les neuf compagnons du site.

2,3 tonnes par an de dons au Secours populaire

Ce phénomène frappe aussi les autres associations caritatives cognaçaises. Au Secours populaire, « ça se compte en tonnes », qu’il faut là aussi trier. « En 2024, on a reçu 2.287 kg de textiles, et 829 ont été jetés soit 36 % », indique Marie-Danielle Boiteux, la secrétaire, qui vu la pile de dons s’épaissir depuis un an.

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Même constat à la Croix-Rouge de Cognac, qui a fini par prendre une décision forte : « Depuis le printemps, on trie dès réception avec les donateurs et ce qui ne va pas – environ 25 % de ce qu’on nous amène – ils repartent avec. À eux de les mettre en déchetterie ou dans les bornes de collecte, explique Jean-Claude Dumas, le président. Cela a permis de nous soulager un peu et cela va peut-être inciter les gens à faire ce tri avant. »

La boutique Chaussea de Châteaubernard a mis en place une borne de collecte de vieilles paires de chaussures. Avec une remise au bout.

La boutique Chaussea de Châteaubernard a mis en place une borne de collecte de vieilles paires de chaussures. Avec une remise au bout.

CL

Comme les autres, il avoue crouler sous les dons de vêtement bas de gamme, de mauvaise qualité. « On ne sait plus quoi en faire et les filières de recyclage non plus, c’est pour ça qu’ils ont des problèmes. »

À Châteaubernard, deux boutiques de prêt-à-porter ont mis en place des bornes de collecte pour le recyclage : Okaïdi (dans la galerie d’Auchan) pour les vêtements, le linge et les chaussures et Chaussea pour les chaussures uniquement, à la zone de Bellevue. Ce dernier propose même une remise de 10 % à valoir sur le magasin pour chaque apport. « Et ça fonctionne bien, avec le bouche-à-oreille », glisse Célia Gurget, la responsable du magasin.