Une touriste du nord de la France qui demande la direction de la Cité du vin, une enfant de 4 ans égarée sur les quais, une famille madrilène rassurée au miroir d’eau, etc. En quelques minutes, la patrouille de police européenne qui sillonne le centre-ville de Bordeaux est sollicitée à plusieurs reprises, ce vendredi 22 août.

La patrouille pédestre attire l’attention. Les policiers de la brigade de sécurisation des transports en commun (BSTC) sont accompagnés de deux homologues en tenue de la police nationale espagnole. Pilar est en poste dans un commissariat à Ciudad Real, près de Madrid, et Alexandro travaille à Cadix, dans l’extrême sud du pays. « Nous sommes heureux de coopérer avec la police française, confie Pilar dans un français parfait. Cela nous permet de partager nos méthodes de travail. » Le dispositif est parfaitement rodé.

Au miroir d’eau au contact d’une famille espagnole.

Au miroir d’eau au contact d’une famille espagnole.

Thierry David/SO

Rassurer les touristes

C’est en juin 2008 qu’ont été ratifiées les Décisions dites « de Prüm » par l’ensemble des pays membres de l’Union européenne, constituant une base juridique commune pour l’organisation de patrouilles conjointes. Depuis, ce dispositif ne cesse de progresser en France notamment.

« Un binôme était présent en juillet et a été remplacé par un autre au mois d’août, explique le commissaire divisionnaire Clément Texsier, chef d’État-major à la Direction interdépartementale de la police nationale (DIPN33). Ils sont visibles et font le lien avec les ressortissants de leur pays s’il y a besoin d’une aide. Leur mission consiste à réaliser des patrouilles de voie publique. Mais ils peuvent aussi apporter leur concours dans les trains avec la police aux frontières ainsi que dans le cadre de la coopération entre les pays. Si nous avons besoin, par exemple, de recherches sur un fichier, ils appellent la police locale espagnole. Cela permet de gagner du temps. »

« Nous rassurons les touristes de chez nous qui sont nombreux à Bordeaux », confie Alexandro, spécialisé à Cadix dans la lutte contre le trafic de produits stupéfiants et l’immigration irrégulière. Pour lui, c’est une première tandis que Pilar a déjà exercé l’été dernier à Béziers (34) et avant à Bruxelles et au Luxembourg. Mais c’est la France qu’elle préfère. « Je reviendrai », dit-elle.